La profanation de 52 tombes de soldats français d'origine musulmane, durantla nuit de mercredi à jeudi dernier, au cimetière Notre-Dame-de-Lorette prèsd'Arras dans le nord de la France, provoque un tollé général parmi lacommunauté musulmane, le mouvement associatif, mais aussi dans la classepolitique française. Les réactions d'indignation ne cessent de tomber et même Nicolas Sarkozy,le candidat de droite à la présidentielle, a qualifié cette profanationd'»actes lâches et abominables, qui insultent la mémoire de combattants mortspour la France dans les tranchées de la 1ère Guerre mondiale». Trois semainesseulement après un acte similaire qui a ciblé 51 tombes juives d'un cimetièrede Lille, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, cette nouvelle profanation detombes survenue à deux jours des élections présidentielles françaises a mis aujour la question du racisme en hexagone. Le sujet est d'actualité à telpoint qu'il s'est immiscé avec force dans la campagne présidentielle et mêmeles candidats de la droite comme Jean-Marie Le Pen ou Nicolas Sarkozy, hostilesaux communautés originaires de l'immigration, font profil bas pour éviterd'être taxés d'antisémites. Plusieurs associationsfrançaises, notamment la ligue française des droits de l'homme (LDH), lemouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), ontd'ailleurs demandé, hier, aux candidats de s'expliquer sur la question. Le mouvement associatif a aussiappelé à un rassemblement, le premier mai prochain, «à la mémoire de toutes lesvictimes du racisme». Une action qui aura comme but de mobiliser lesorganisations antiracistes face à une montée des idées xénophobes et laprolifération des lois anti-immigrés en France. Certaines associations, dontSOS Racisme, ont relevé que «la multiplication de propos xénophobes etstigmatisants tout au long de l'élection présidentielle est responsable dupassage à l'acte d'individus racistes, galvanisés par les discours de haine decertains candidats». Le président Jacques Chirac, le Premier ministre Dominiquede Villepin et d'autres candidats à la présidentielle ont condamné fermement,jeudi, cet acte. Jacques Chirac a affirmé que «ce geste inqualifiable blesseles consciences, insulte la mémoire et déshonore ses auteurs». De son côté, M. Dalil Boubakeur,recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du Conseil Français du CulteMusulman (CFCM), a exprimé, jeudi, sa «profonde indignation» et sa«consternation» tout en dénonçant un acte «lâche et abject» visant à souillerla mémoire des soldats musulmans morts pour la France». Il est à noter que ces 52tombes musulmanes ont été recouvertes d'inscriptions nazies dans la nuit. «Il ya des croix gammées et des croix celtiques en rouge et noir» sur les tombes, aannoncé une source judiciaire en précisant que des inscriptions «Heil Hitler»et «Skinhead is not dead» avaient aussi été retrouvées sur l'ossuaire ducimetière. Aucune tombe n'a été détruite ou renversée. Le cimetière, construit sur lacommune d'Ablain-Saint-Nazaire, commémore les combats meurtriers de 1915, àl'un des endroits les plus disputés du front occidental au début de la PremièreGuerre mondiale. Une centaine d'enquêteurs de la gendarmerie française ont étémobilisés pour effectuer un ratissage minutieux de toute la zone du cimetière àla recherche d'indices et d'éventuelles traces ADN.
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Posté Le : 21/04/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sofiane M
Source : www.lequotidien-oran.com