Algérie

52 partis face à une triste réalité LA CAMPAGNE ELECTORALE S'ACHÈVE AUJOURD'HUI



52 partis face à une triste réalité                                    LA CAMPAGNE ELECTORALE S'ACHÈVE AUJOURD'HUI
Une campagne qui s'est deroulée dans l'indifference
Le désintérêt populaire a poussé les responsables politiques à opter pour le choix de faciliter leur stratégie de campagne.
La campagne électorale pour les élections locales du 29 novembre prochain se clôture aujourd'hui sur un goût d'inachevé, tant les ratages sont nombreux. Durant 23 jours de campagne, la majorité des 52 partis politiques y participant ont vérifié, malgré eux que le fossé les sépare des Algériens qui ont fait montre d'un désintérêt vis-à-vis des discours souvent décalés des chefs des partis.
Un désintérêt qui a poussé les responsables politiques à opter pour le choix de faciliter leur stratégie de campagne: animer des meetings dans des salles fermées de sorte à éviter le contact direct avec les citoyens. Parmi les rares partis qui ont eu le courage d'affronter les Algériens à travers des sorties de proximité, il n'y a que le RCD. Le président de ce parti, Mohcine Belabbas a, d'ailleurs, entamé la campagne en sillonnant les rues de quatre communes de la wilaya d'Alger.
Les partis ont été également avares en matière de proposition de projet à même de remettre le pays et ses institutions sur la voie de la légitimité. La révision de la Constitution et le nombre de mandats présidentiels ont été occultés, excepté le RCD qui a expliqué sa vision des choses en proposant un mandat de quatre ans renouvelable une seule fois.
Si les chefs des partis politiques ont dérogé à leur responsabilité d'expliquer leurs projets de société (la majorité n'en a pas), les candidats se sont distingués par prêcher des discours et promettre des projets que leurs prérogatives ne «couvrent» pas. Pis encore, certains, à l'exemple du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, ont excellé dans l'utilisation des symboles de l'Etat dans leur campagne. M.Belkhadem est allé jusqu'à revendiquer la paternité sur l'hymne national et s'attribuer l'héritage exclusif de la révolution.
Cette campagne a été marquée par un fait inédit qui a vu le FLN et le RND se mobiliser dans l'APC d'Alger-Centre contre la fraude électorale. Un rassemblement a été tenu, jeudi dernier, par les candidats de six partis pour demander la transparence du scrutin.
Le ratage était aussi grand pour la Commission nationale indépendante de surveillance des élections (Cnisel) qui, pour de multiples raisons, a manqué sa mission; le processus électoral lui ayant échappé dès le début.
Pour certains membres de cette commission, la Cnisel ne joue plus que le rôle de figuration. Ainsi, la campagne électorale, qui a mal démarré, se termine mal pour les partis qui ont mesuré leur capacité de mobilisation, avant d'en sortir déçus. La multiplication des sigles (52 partis) a fragmenté l'électorat et les citoyens voient en cela, non pas une ouverture politique, mais une clochardisation de la scène politique.
Sur le terrain, plusieurs anomalies et dépassements ont été constatés. L'affichage sauvage en dehors des espaces réservés à cet effet a été pratiqué par tous les candidats, notamment les derniers jours de campagne. Ainsi, les portraits des candidats ont envahi les espaces publics, les cafétérias, les restaurants, les magasins et même les murs de clôture des maisons appartenant à des particuliers.
Un autre phénomène que la loi sur la représentation des femmes dans les Assemblées élues n'a pas réussi à enrayer, est celui de ne pas afficher les photos des femmes candidates sur les listes électorales.
De nombreuses affiches ont été amputées des photos de femmes, tandis que dans d'autres affiches, elles se sont voilées pour la circonstance. Cela dit, pour le dernier jour de la campagne électorale, la majorité des partis ont décidé de faire de la capitale leur point de chute.
A titre d'exemple, le président du RCD qui a entamé sa campagne par une sortie de proximité à Alger y reviendra pour animer un meeting populaire à la salle Sierra Maestra, dans la commune de Sidi M'hamed.


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