Algérie - Revue de Presse

52 enfants abandonnés en deux mois



Un nouveau-né a été découvert égorgé à haï Ennour la semaine écoulée. La découverte a été faite par des enfants dans un chantier de construction. La dépouille mortelle du nourrisson a été évacuée vers la morgue et une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances du drame.

Chaque jour qui passe, la presse locale et nationale fait état de ce genre de faits divers qui continuent de soulever l'indignation. Abandonner sa progéniture n'est pas une décision facile pour une mère. Un sujet qui est rarement évoqué, car une grossesse illégitime constitue un tabou du côté social, mais aussi un péché du côté religion. Or, le nombre d'enfants nés de relations hors mariage ne cesse d'augmenter. Mais cela n'explique en rien l'assassinat. Pourquoi, une fois nés, certains sont carrément abandonnés dans la rue où dans des décharges sauvages, dans de mauvaises conditions, constituant des proies pour les animaux errants ? Certains bébés ont été découverts en état de décomposition très avancée, mutilés, morts par strangulation ou par hypothermie.

L'année écoulée, une quarantaine de nouveau-nés ont été découverts abandonnés dans les rues d'Oran, dont une trentaine étaient morts. Cette année, une dizaine de nourrissons ont été découverts morts à Oran.

De son côté, la direction de l'action sociale de la wilaya d'Oran affirme que 146 enfants abandonnés ont été placés dans la pouponnière. Pour les deux premiers mois de cette année, 52 nouveau-nés ont été placés au niveau de la pouponnière. Ce chiffre ne concerne que les plus «privilégiés» d'entre les nouveau-nés abandonnés, à savoir ceux laissés dans les maternités ou encore déposés volontairement par leurs mamans célibataires au siège même de la pouponnière. Les services concernés (pouponnière ou centre d'accueil) se portent garants de pouvoir fonder un jour un foyer à cause notamment de la crise du logement et du problème du chômage.

Selon des sociologues, ce phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années pour diverses raisons : la pauvreté qui a poussé des jeunes filles à la prostitution, l'ouverture médiatique, la moyenne d'âge du mariage qui dépasse les 28 ans pour les filles et 33 ans pour les garçons, ce qui les pousse à chercher des relations hors mariage. La pression sociale et le manque d'équipements en centres d'accueil semblent être les causes principales de l'augmentation du nombre d'enfants abandonnés.

Toutefois, la kafala a permis à plusieurs enfants abandonnés d'intégrer des familles. A Oran, l'année dernière, 123 enfants abandonnés ont été pris en charge par des familles d'accueil dans le cadre de la kafala (l'adoption). Selon la responsable du dossier de l'adoption auprès de la direction de l'action sociale « la demande de kafala exprimée par les couples est plus importante que le nombre d'enfants abandonnés. Comme première formalité d'usage, imposée, le couple candidat devra faire l'objet d'une rigoureuse enquête sociale. Cette enquête vise à obtenir des renseignements concernant la moralité du couple, sur l'aspect psychologique, éducatif et culturel du milieu d'accueil. Le couple est soumis à une autre enquête, celle-ci socioéconomique.


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