Un nouveau-né a
été découvert égorgé à haï Ennour la semaine écoulée. La découverte a été faite
par des enfants dans un chantier de construction. La dépouille mortelle du
nourrisson a été évacuée vers la morgue et une enquête a été ouverte pour
déterminer les circonstances du drame.
Chaque jour qui
passe, la presse locale et nationale fait état de ce genre de faits divers qui
continuent de soulever l'indignation. Abandonner sa progéniture n'est pas une
décision facile pour une mère. Un sujet qui est rarement évoqué, car une
grossesse illégitime constitue un tabou du côté social, mais aussi un péché du
côté religion. Or, le nombre d'enfants nés de relations hors mariage ne cesse
d'augmenter. Mais cela n'explique en rien l'assassinat. Pourquoi, une fois nés,
certains sont carrément abandonnés dans la rue où dans des décharges sauvages,
dans de mauvaises conditions, constituant des proies pour les animaux errants ?
Certains bébés ont été découverts en état de décomposition très avancée,
mutilés, morts par strangulation ou par hypothermie.
L'année écoulée,
une quarantaine de nouveau-nés ont été découverts abandonnés dans les rues
d'Oran, dont une trentaine étaient morts. Cette année, une dizaine de
nourrissons ont été découverts morts à Oran.
De son côté, la
direction de l'action sociale de la wilaya d'Oran affirme que 146 enfants
abandonnés ont été placés dans la pouponnière. Pour les deux premiers mois de
cette année, 52 nouveau-nés ont été placés au niveau de la pouponnière. Ce
chiffre ne concerne que les plus «privilégiés» d'entre les nouveau-nés
abandonnés, à savoir ceux laissés dans les maternités ou encore déposés
volontairement par leurs mamans célibataires au siège même de la pouponnière.
Les services concernés (pouponnière ou centre d'accueil) se portent garants de
pouvoir fonder un jour un foyer à cause notamment de la crise du logement et du
problème du chômage.
Selon des
sociologues, ce phénomène a pris de l'ampleur ces dernières années pour
diverses raisons : la pauvreté qui a poussé des jeunes filles à la
prostitution, l'ouverture médiatique, la moyenne d'âge du mariage qui dépasse
les 28 ans pour les filles et 33 ans pour les garçons, ce qui les pousse à
chercher des relations hors mariage. La pression sociale et le manque
d'équipements en centres d'accueil semblent être les causes principales de
l'augmentation du nombre d'enfants abandonnés.
Toutefois, la
kafala a permis à plusieurs enfants abandonnés d'intégrer des familles. A Oran,
l'année dernière, 123 enfants abandonnés ont été pris en charge par des
familles d'accueil dans le cadre de la kafala (l'adoption). Selon la
responsable du dossier de l'adoption auprès de la direction de l'action sociale
« la demande de kafala exprimée par les couples est plus importante que le
nombre d'enfants abandonnés. Comme première formalité d'usage, imposée, le
couple candidat devra faire l'objet d'une rigoureuse enquête sociale. Cette
enquête vise à obtenir des renseignements concernant la moralité du couple, sur
l'aspect psychologique, éducatif et culturel du milieu d'accueil. Le couple est
soumis à une autre enquête, celle-ci socioéconomique.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 20/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com