Après un report de plusieurs heures, la deuxième opération d'échange de prisonniers a finalement eu lieu, tard dans la soirée de samedi. La raison du retard est due à la décision du Hamas et des autres factions de la résistance de bloquer l'échange jusqu'à ce que les intermédiaires : le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis, interviennent auprès de l'entité sioniste pour qu'elle assume l'entièreté de l'accord, notamment concernant l'entrée des aides à Ghaza, dont une partie pour le nord de la bande, mais aussi la libération des prisonniers palestiniens selon le principe arrêté de «l'ancienneté de détention». Ce sont ces deux principaux problèmes qui ont déclenché la pause dans l'opération des échanges.Au moment où les intermédiaires travaillaient à régler ces problèmes avec l'entité sioniste, un autre problème, et non des moindres est survenu, peu avant la libération des otages. En effet, selon l'analyste militaire d'Al Jazeera, Faïz ed-Douiri, général jordanien à la retraite, «le survol des avions et des drones dans la zone où était supposée se dérouler l'opération de livraison des prisonniers israéliens détenus par le Hamas et le Jihad, ne pouvait pas être accepté par la Résistance palestinienne».
Finalement, le deuxième échange de prisonniers a eu lieu tard samedi soir avec la libération de 39 Palestiniens détenus dans les pénitenciers sionistes (33 enfants et 6 femmes parmi les plus anciennes détenues).
De son côté, la Résistance palestinienne a libéré 13 prisonniers israéliens et 4 autres étrangers, des Thaïlandais, en dehors de l'accord de trêve.
Pendant la trêve : Des martyrs à Ghaza et en Cisjordanie
Pendant les trois premiers jours, l'armée sioniste n'a pas cessé de tuer et de blesser des citoyens Palestiniens à Ghaza et en Cisjordanie. Hier, dimanche, un agriculteur est tombé en martyr sous les balles de l'occupation et un autre a été blessé à l'est du camp d'Al-Maghazi, dans le centre de la bande de Ghaza, a indiqué le Croissant-Rouge Palestinien.
Hier aussi, 7 autres Palestiniens ont été blessés par balles à Tal al-Hawa et à proximité de l'hôpital indonésien, dans le nord de la bande de Ghaza où des dizaines de milliers d'habitants étaient retournés depuis vendredi dernier, premier jour de la trêve, pour inspecter leurs maisons ou ce qui en reste après plusieurs semaines de bombardements.
En Cisjordanie et à Al-Quds, la situation n'est pas meilleure. Des incursions des forces de police et de l'armée sionistes dans les villes à majorité arabe, comme à Jénine, et dans les maisons des familles des prisonniers destinés à être libérés, ont fait des blessés et des arrestations.
Dimanche, une «grève générale a été observée à Jénine. Selon le correspondant d'Al Jazeera, les habitants de cette ville, située au nord de la Cisjordanie, ont lancé hier une grève générale en raison de l'escalade des raids des forces d'occupation qui ont fait huit martyrs tués par balles, lors des dernières 24h, selon le ministère de la Santé, à Ramallah, dont 5 à Jénine ville et dans le camp de Jénine, un à al-Bireh, et deux autres à Yatma au sud de Nablus. Dans un communiqué rendu public hier, le Mouvement du Jihad islamique a qualifié ce qui se passe en Cisjordanie de «guerre visant à exterminer notre peuple et à mettre en ?uvre un plan de déplacement et d'expansion des colonies».
Appelant la population Palestinienne à soutenir la résistance à Ghaza et à Jénine, le mouvement Jihad promet de «faire face» à cette guerre et de «combattre ce terrorisme (israélien) avec tout ce que nous avons».
A noter que dimanche, les Brigades d'Al-Qassam ont annoncé le martyr d'un certain nombre des dirigeants et combattants de la branche militaire du Hamas. Le communiqué d'Al-Qassam cite parmi ses martyrs Ahmed al-Ghandour, membre du Conseil militaire et commandant du nord de Ghaza, ainsi qu'un certain nombre de combattants, notamment les commandants Wael Rajab, Raafat Salman et Ayman Siam.
Troisième étape de l'échange des prisonniers
Aux deux premiers jours de la trêve, 78 prisonniers palestiniens ont été libérés, contre 26 israéliens détenus par la résistance.
Si les prisonniers israéliens étaient bien traités et n'ont subi aucune violence, hormis celle des bombardements de leur armée de l'air, de nombreux prisonniers palestiniens libérés, vendredi et samedi derniers, ont fait part «davantage de mauvais traitements» dans les prisons israéliennes en particulier depuis le 7 octobre, et à quelques jours du début de la trêve.
Selon Maysoon Al-Jabali, une parmi les 6 femmes libérées samedi, «des prisonnières ont été battues dans les prisons de l'occupation».
Dans une déclaration à Al Jazeera, immédiatement après sa libération, Maysoon Al-Jabali a rapporté que les autorités sionistes : «nous avaient imposé des restrictions pendant notre détention et que de nombreuses prisonnières étaient tombées malades».
Les prisonniers figurant dans la liste des libérables ont été mis dans de mauvaises conditions, et sans nourriture pendant toute une journée, le jour de leur sortie de prison dans le cadre de l'échange.
Le troisième échange de prisonniers, correspondant au 3e jour de la trêve, devrait permettre la libération de 13 autres détenus israéliens et 39 prisonniers palestiniens. Selon CNN, un «citoyen américain devrait figurer parmi les otages libérés» dimanche.
Par ailleurs, le Hamas a déclaré qu'il procèdera à la libération des «deux Thaïlandais» restants «en réponse aux efforts du président turc Recep Tayyip Erdogan».
UNRWA : Les aides, une «goutte d'eau dans un océan»
L'augmentation de l'aide qui arrive à Ghaza depuis trois jours, reste une «goutte d'eau dans un océan » comparativement aux besoins humanitaires sur le terrain, a déclaré dimanche l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), cité par CNN.
«Nous avons besoin de 200 camions d'aide par jour en continu pendant au moins deux mois pour répondre aux besoins», a déclaré Adnan Abu Hasna, conseiller média de l'UNRWA.
«Nous avons besoin d'encore plus de carburant pour pouvoir faire fonctionner les services et les secteurs que nous soutenons, comme le dessalement de l'eau, les eaux usées, les hôpitaux, les boulangeries et les services et communications de l'UNRWA. L'aide qui arrive actuellement n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des besoins humanitaires», a-t-il ajouté. Sur Al Jazeera, Adnan Abu Hasna a déclaré que l'UNRWA a «besoin d'au moins 120 tonnes de carburant par jour pour démarrer les installations de base», notant que «le passage de Rafah ne suffit pas», et que celui de «Karam Abu Salem doit être ouvert pour acheminer du carburant et du matériel de secours».
De son côté, Luluwa Al Khater, la ministre d'Etat chargé de la Coopération internationale au ministère qatari des Affaires étrangères a estimé, lui aussi, dans une déclaration à Al Jazeera, que le «rythme de l'aide à Ghaza ne répond pas aux besoins». Mme Al Khater, qui s'est déplacée à Ghaza pour évaluer les besoins fondamentaux, a ajouté que pour la première fois depuis le début de l'agression israélienne, «l'aide a atteint les zones nord de la bande de Ghaza», indiquant que «le Qatar est prêt à envoyer toute quantité d'aide nécessaire».
La même intervenante a également déclaré que son pays et les deux autres intermédiaires «travaillent pour tenter de prolonger la trêve sur le plan politique».
En début de la matinée d'hier, le Croissant Rouge palestinien a déclaré avoir acheminé «50 camions humanitaires chargés de nourriture, d'eau, de matériel de secours et de fournitures médicales d'urgence dans la ville de Ghaza et dans le nord de la bande». Concernant toujours le volume de l'aide acheminée, hier, Diaa Rashwan, le chef du service d'information égyptien (lié à la Présidence, ndlr), a déclaré dans un communiqué que «la trêve se déroule sans obstacles» et que «120 camions d'aide» sont passés à Ghaza durant la journée, dont «2 camions de carburant et 2 autres de bouteilles de gaz de cuisson».
Par ailleurs, selon Michel Lacharité, responsable des opérations d'urgence de MSF «la trêve de 4 jours seulement est insuffisante pour acheminer l'aide humanitaire nécessaire pour répondre aux énormes besoins dans la bande de Ghaza». Il a réitéré l'appel de MSF à la mise en ?uvre d'un «cessez-le-feu permanent» dans le but de «mettre fin aux massacres aveugles de civils à Ghaza». Selon The Wall Street Journal, citant une «source bien informée», les négociateurs espèrent prolonger la trêve dans la bande de Ghaza de 4 jours supplémentaires avec la libération de 40 à 50 prisonniers supplémentaires détenus par le Mouvement de la résistance islamique (Hamas)».
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Posté Le : 27/11/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com