Algérie

51 clandestins partis de Annaba : Trois embarcations de harraga interceptées hier



Une cinquantaine de candidats à l'émigration clandestine interceptés en quelques heures au large de Annaba, confirmant l'ampleur prise par le phénomène ces derniers temps. Les gardes-côtes opèrent à chaque fois de nouvelles interceptions de harraga. Et le nombre de candidats malheureux portés disparus ne cesse de croître.

Hier, les éléments des gardes-côtes ont intercepté au large de Ras El-Hamra un groupe localisé à 6h30 du matin et constitué de 17 personnes, dont 1 Malien. Un deuxième groupe a été intercepté à 3 milles au large de Ras El-Hamra, une heure plus tard, sur une embarcation artisanale transportant 24 personnes. Enfin, un troisième groupe formé de 10 harraga a été signalé, vers 14h30, à 60 milles, aux gardes-côtes qui ont aussitôt dépêché une équipe de secours en vue de les récupérer. Au total, ce sont donc 51 personnes originaires de Annaba, d'Alger et de Skikda notamment qui ont été interceptés en une seule journée. Tous des chômeurs, selon leurs déclarations, certains d'entre eux ont même un niveau universitaire, qu'ils cachent mal en déclinant leurs profils.

L'interception de ces 51 candidats à l'émigration clandestine, auxquels s'ajoute la toute récente opérée par la Gendarmerie nationale à hauteur de la plage de Oued Bagrat de trois individus sur les 8 programmés pour un voyage clandestin, donne un aperçu sur l'ampleur prise par le phénomène dans la région. Ceci, bien sûr, sans compter ceux parmi les harraga qui ont pu atteindre l'autre rive lors les semaines écoulées. Mais ces derniers finissent parfois dans les camps de transit en Sardaigne.

M. Zaïdi Abdelaziz, chef de la station maritime principale des gardes-côtes de Annaba, affirme: «Nous ne ménagerons aucun effort pour endiguer une bonne fois pour toutes ce phénomène. Des patrouilles en mer se font en H24 et interviennent aussitôt que c'est nécessaire». Concernant l'existence de réseaux activant au niveau de la région de Annaba, des efforts en collaboration avec les services de sécurité (police et gendarmerie) sont déployés dans le but d'identifier les auteurs de ces actes.

Sur un autre plan, la présence d'un Malien parmi les harraga suscite quelques interrogations sur les ramifications de ce réseau qui pourraient s'étendre à d'autres pays. Selon les déclarations des harraga interceptés hier, et dont l'âge varie entre 25 et 28 ans, des sommes d'argent allant de 6 à 10 millions de centimes ont été versées par l'intermédiaire d'une femme, qui semble être de mèche avec un individu surnommé «Babay» de la wilaya d'El-Tarf, soit versés directement à l'individu que tout le monde surnomme «Babay», sans aucune autre précision.

Le ressortissant malien, pour sa part, n'a pas cessé d'affirmer qu'il s'est retrouvé par un « pur hasard » en compagnie du groupe de harraga interceptés hier. Il a affirmé par ailleurs qu'il aurait perdu ses papiers.

Les 41 premiers harraga interceptés (les 10 autres du troisième groupe n'avaient pas été encore récupérés en début d'après-midi) ont été présentés au procureur de la République près le tribunal de Annaba.

Concernant les fabriques clandestines d'embarcations artisanales sans aucune norme de sécurité, les services concernés sont à pied d'oeuvre, affirme-t-on, pour leur démantèlement. Un atelier clandestin avait été découvert il y a quelque temps à Sidi Salem et les matériaux ont été confisqués. Par ailleurs, une vaste opération d'immatriculation et d'identification des différentes embarcation sans-papiers est en cours à la station maritime de Annaba.



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