Conceptions n Patriotisme économique, protectionnisme économique ou douanier, la sémantique employée change selon qu'on soit d'un bord ou de l'autre.
Le fait est que tous les pays, même les plus libéraux d'entre eux, 'uvrent et recourent d'une manière ou d'une autre à des man'uvres qui n'ont pour seul objectif que de protéger leurs économies. Ainsi en est-il pour l'Algérie par le biais de la fameuse règle dite du 51-49, tant décriée par certains, notamment le Forum des chefs d'entreprises (FCE).
Il n'en demeure pas moins que seule cette règle, à défaut d'autres pistes, peut garantir de préserver, ne serait-ce qu'à moyen et long termes, le «reste» du tissu industriel présent sur notre territoire. D'autant qu'elle n'a aucun impact sur l'arrivée «ou non» des IDE. Force est de constater en effet que ces derniers ne représentaient que 1 % des investissements étrangers entre 2000, date de l'ouverture du marché, et 2009, date de l'instauration de cette règle. Les chiffres sont là pour amener la réflexion sur l'impact de cette règle sur la réalisation d'investissements étrangers directs.
La pratique de tarification douanière française quant à l'entrée sur son territoire de certains produits et le fameux «buy american act», toujours en cours, et instauré aux Etats-Unis depuis 1933, qui attribue les marchés publics, exclusivement aux entreprises résidant sur son territoire et l'achat de biens manufacturiers exclusivement produits aux Etats-Unis, sont autant de man'uvres visant à sauvegarder les tissus industriels locaux, et faire face à la concurrence étrangère. Les exemples sont tout aussi notables dans toutes les économies, de par le monde. Ainsi aux Emirats arabes unis, il est interdit (hors zone franche) de détenir plus de 49 % du capital d'une entreprise locale pour un investisseur étranger. Certains adoptent une politique salariale de main-d''uvre coûteuse comme la Suède.
D'autres comme le Brésil, ferment les yeux sur le commerce informel. D'autres encore, comme l'Arabie saoudite, font valoir des quotas d'employés locaux lourds obligatoires, et selon les termes de la loi sur les investissements directs étrangers, certaines activités sont strictement réservées aux investisseurs locaux, ces dernières se trouvant sur ce qui est appelé une «liste négative». En fait, tout est bon, suivant les régions et les contextes économico-sociaux pour mener une politique dite «protectionniste». Dès lors, pourquoi ce qui est bon pour les uns, ne pourrait-il pas l'être pour les autres '
L. S.
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Posté Le : 23/06/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lyes Sadoun
Source : www.infosoir.com