En Belgique, ce sont les Algériennes qui se dépensent en premier pour
célébrer, tout au long de cette année, l'anniversaire de l'indépendance
nationale.
Etrange, quand même, de constater que le riche programme mis en place en
Belgique à l'occasion de la célébration du 50ème anniversaire de l'indépendance
est très majoritairement l'Å“uvre d'associations civiles dirigées par des femmes.
Etrange, quand même, qu'excepté une conférence animée par des hommes, ceux du
collectif des avocats de défense des militants du FLN, d'ailleurs invités par
une femme, les nombreux autres événements sont, strictement, organisés et
animés par des femmes. Rahma Mecelem,
Nabila Belkacem, Mokhtaria Benourine, Ghezala Chérifi, Nadira Selhami, et bien d'autres,
ont, chacune avec son association, mis le paquet pour célébrer, tout au long de
cette année 2012, les 50 ans d'indépendance nationale. Projections de films et
documentaires, conférences-débats, expositions, événements sportifs et soirées
musicales… ont déjà eu lieu et continueront tout au long de l'année 2012. Les
invités? Là aussi une présence majoritaire de femmes: Djamila Bouhired, Zohra Drif, Ighil Ahriz,
Baya Hachemi, Cecile Draps,
Suzy-Thuy Rosendor, etc. C'est
simple, aucune «célébrité révolutionnaire» masculine n'a encore fait le
déplacement d'Alger, au contraire des femmes. Sur les ondes des radios et télés
locales, encore l'intervention des femmes pour parler de l'Algérie, de son
indépendance, de ses espoirs et ses rêves. Et les associations gérées par la
gent masculine? Invisibles, silencieuses, souvent critiques, parfois jalouses
de tant de dynamisme féminin. Et puis, il y a cette idée géniale de réunir les
efforts de toutes les associations pour réussir une soirée commune et marquer, particulièrement,
la date du 5 Juillet, jour symbole de l'indépendance algérienne. Les
discussions et négociations sont, malgré un début cahoteux et tendu, engagées
au sein de la fédération «Algebel», qui regroupe toutes
les associations qui le souhaitent, ainsi que des individualités bénévoles. Il
est significatif aussi de voir les «rivalités» s'estomper au fur et à mesure
que l'événement est célébré çà et là dans les villes belges. C'est que nos
compatriotes découvrent, en écoutant les témoignages des anciennes combattantes
algériennes et européennes, toute la complexité et la dimension du combat
anticolonial, le prix payé pour la liberté et la générosité et la simplicité
avec lesquelles elles en parlent aujourd'hui. «C'était notre devoir» répètent-elles
souvent. Cependant, toute la question est de savoir si les Algériens
d'aujourd'hui sont prêts à défendre les idéaux de liberté, de justice et de
dignité avec autant de conviction et de sacrifice que leurs aînés. Car les
femmes, elles, ont prouvé leur fidélité au désir de liberté contre le
colonisateur, comme contre l'intégrisme religieux et le terrorisme dans
l'Algérie récente.
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Posté Le : 10/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Notre Bureau De Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med
Source : www.lequotidien-oran.com