« Nabni» est l'appellation d'une
nouvelle initiative dont les promoteurs veulent tenter l'expérience de
provoquer la réflexion chez «les Algériens de profils divers» en vue de
préparer une plate-forme de mesures pour changer le quotidien des citoyens.
«Nabni» est certes l'ambition même dans un contexte de «destruction massive» de
la pensée, de la réflexion et de l'initiative. Mais le groupe qui a bien voulu
en faire son leitmotiv veut tenter le coup pour démontrer, disent-ils, que «le
sentiment de l'impuissance» peut être vaincu. Difficile pari mais «ça vaut la
peine de le tenir !», pensent-ils. Les animateurs de cette nouvelle initiative
qu'ils veulent «citoyenne de propositions pour le cinquantenaire de l'Indépendance»
s'identifient comme étant «des jeunes Algériens issus des générations
postindépendance, résidant en Algérie et à l'étranger et aux profils divers».
Ils se proposent de mettre «humblement, notent-ils, leur expérience, leur
expertise et leur motivation au service du débat public sur les questions
concrètes qui intéressent le quotidien de nos concitoyens».
Le groupe «Nabni» a pris hier ses devants en s'armant de réponses à
toutes les questions qui pourraient douter de leur «bonne foi» dans un pays où
tout le monde s'est réveillé en même temps pour arracher plutôt des droits
sonnants et trébuchants. «Nous sommes des jeunes et moins jeunes du secteur
public, privé, de la société civile et du monde académique, résidant en Algérie
et à l'étranger», explique Abdelkrim Boudraâ, responsable de CARE, cet espace
ouvert à la réflexion économique et sociale. Boudraâ était parmi le groupe de
précurseurs qui a réuni hier un certain nombre de personnes notamment les
représentants des médias pour marquer la naissance de cette nouvelle démarche.
On remarquera aussi la présence de Hassan Khlifati, le directeur général de
«Alliance Assurances» dont la récente entrée en Bourse n'est pas passée
inaperçue. Slim Othmani, patron de NCA (producteur de boissons), était aussi de
la partie.
Qui est derrière vous ? La question est revenue plusieurs fois. «Rabi
(Dieu)… et l'Algérie», répond Boudraâ qui a tenu hier le haut de la scène avec
Naji Benhacine, un Algérien, représentant de la Banque mondiale à Rabat. Ils
sont près d'une dizaine de personnes qui affirment avoir réfléchi à une
démarche dont l'objectif, indiquent-ils, est de «constituer une force de
proposition et d'action dans le développement de l'Algérie et dans l'Å“uvre de
réforme profonde et durable du pays au cours des dix prochaines années». Pour
un début, ils veulent commencer par des choses simples pour alléger le
quotidien notamment des petites gens. «Au lieu de rentrer par la porte des
grandes réformes, nous voulons rentrer par celle de petites mesures concrètes,
nous avons une charte de gouvernance claire et transparente», précise
Benhacine.
Le groupe se place ainsi en plein milieu des déboires qui minent la vie
courante des citoyens pour en alléger le poids à travers des propositions de
mesures qu'ils veulent «faisables, faciles à mettre en Å“uvre et efficaces».
C'est ce qui leur fait dire que «l'initiative n'est ni une contribution
académique, ni un manifeste politique, mais le produit d'une réflexion de
jeunes qui ont en commun de croire que le meilleur est possible pour le pays et
qu'il est atteignable si suffisamment de personnes porteuse d'idées,
d'expérience et d'optimise contribuent à proposer des solutions concrètes aux
défis que vit l'Algérie».
Le rêve est permis
Le groupe se déclare alors «ouvert à toutes les compétences algériennes
de bonnes volonté, notamment les jeunes». Ils ont voulu que leur démarche
repose sur la symbolique de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance
non pas «par opportunisme mais parce que l'indépendance est un moment où on croit
au rêve, il faut se forcer à croire qu'on peut !», estime A. Boudraâ. Leur
démarche se décline en deux étapes. La première a déjà commencé hier et se
projette sur 2012. Explications de Naji Benhacine qui en fait la démonstration
hier par data show : «elle se fixe comme objectif la préparation, de manière
participative et progressive d'un plan de 100 mesures qui pourraient être
réalisées en douze mois, entre le 5 juillet 2011 et le 5 juillet 2012». Ainsi
«à compter d'aujourd'hui (ndlr, hier), 10 mesures seront rendues publiques sur
le site www.nabni2012.org tous les mercredis. Elles seront progressivement
enrichies des contributions des visiteurs du site, qui pourront en proposer de
nouvelles, noter celles publiées (de 0 à 6) ou suggérer leur modification.» Le
résultat de ce travail, dit Benhacine, fera l'objet d'un rapport contenant «100
mesures pour l'émergence d'une Algérie nouvelle : plan d'action de rupture pour
l'année du cinquantenaire». Il sera rendu public le 5 juillet 2011.
La deuxième phase se veut celle du bilan et de la vision à moyen terme
puisqu'elle se projette sur 2020. Elle débute le 5 juillet 2011, et «consistera
à préparer dans le prolongement des 100 mesures et suivant une méthodologie
similaire un document prospectif pour l'Algérie de 2020». Ce sera le temps «des
stratégies sectorielles détaillées». L'objectif, pense le groupe, est
«d'engager le second cinquantenaire de notre pays sur des bases solides, à
partir d'un bilan bref et serein des réalisations des 5 dernières années».
L'équipe croit au rêve comme le répète Boudraâ. Son rêve l'amène jusqu'à
imaginer qu'après avoir fait mâcher le travail par toutes et tous les Algériens
qui veulent bien y participer, «on pourrait avoir deux réformes par semaine. Ça
serait sublime pour le moral de la Nation.» Ce serait, en évidence, compter
sans ceux qui s'érigent en objecteurs de conscience pour rejeter toute
proposition de rupture avec les visions archaïques qui sclérosent le pays.
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Posté Le : 14/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com