Algérie

5000 enfants étrangers scolarisés en Algérie



5000 enfants étrangers scolarisés en Algérie
Depuis quelques années, l'Algérie enregistre un flux massif de migrants africains.Les grandes artères aussi bien des villes du nord que du sud sont envahies par des familles, souvent contraintes à la mendicité et à l'exploitation. Parmi elles, des enfants non accompagnés qui, après avoir traversé de nombreux pays, se retrouvent vivant au milieu des adultes, avec les mêmes tâches et les mêmes souffrances. Réalisée en 2012 par l'ONG Médecins du monde, une enquête sur les migrants subsahariens dans les villes d'Oran, Annaba et Alger fait état de résultats assez révélateurs. Imène Benchaouche, chargée des plaidoyers et de l'accès aux droits des migrants, affirme avoir travaillé sur un échantillon de 220 migrants qu'elle a rencontrés dans les trois villes, dont la majorité se trouve en Algérie depuis au moins trois ans, venus du Congo, du Cameroun, du Mali, du Liberia, du Niger et de Côte d'Ivoire.88% de cette population vivent dans une situation de précarité extrême, 7% sont des femmes et 80% ont eu des enfants en Algérie. L'enquête montre que 90% de ces enfants ne sont pas scolarisés. A Alger, les images des lieux de vie sont choquantes. «Ils vivent dans un quartier, Bouchebouk, à l'ouest d'Alger. Les enfants sont en permanence avec les adultes. Tous sont dans une logique de survie en raison de l'absence de prise en charge adéquate», déclare Imène Benchaouche, en faisant défiler sur un grand écran une série de photos qui illustrent la souffrance, pour ne pas dire la déchéance humaine. Représentant le ministère de la Solidarité, Mme Boukhari fait état des infrastructures mises en place par l'Etat pour la prise en charge des enfants subsahariens dont les parents se trouvent en prison. Il s'agit, selon la responsable, d'«établissements pour enfants assistés», dit-elle en regrettant cette appellation imposée depuis 2012.«Toutes les commodités sont réunies pour assurer aux enfants une bonne prise en charge scolaire, sanitaire et sociale. Je n'ai pas les statistiques parce qu'elles changent souvent, c'est une population très mouvante. Les enfants sont placés par le juge des mineurs en attendant que les parents, en général la mère, sortent de prison. Nous avons des bébés, mais aussi des enfants un peu plus âgés. Nous rencontrons des difficultés avec certaines mamans non musulmanes, qui ne veulent pas que leurs enfants soient imprégnés de l'éducation religieuse, alors que ces derniers sont bien intégrés dans les écoles algériennes.»L'oratrice est interrompue par une enseignante, qui l'interpelle sur l'exercice du droit à la scolarité par les enfants subsahariens qui n'ont pas de documents prouvant leur identité : «Nous avons eu des cas d'élèves qui ont été chassés de la classe parce qu'ils n'avaient pas de documents d'état civil?» «Tous les enfants étrangers de moins de 16 ans, se trouvant sur le territoire algérien, ont le droit d'être inscrits dans les écoles sans aucun papier, pour peu que les proches s'adressent au ministère de l'Education nationale qui leur donne un visa», lui répond M. Benaïssa, représentant du ministère de l'Education nationale. Il affirme qu'à ce jour, 5000 enfants étrangers sont scolarisés en Algérie.




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