Algérie

50 kilomètres en deux ans



Marcher jusqu'où ' C'est la question que se posent d'abord les autorités, obligées d'apporter une réponse à la gestion d'un mouvement qui ne veut pas s'arrêter. Avec à terme, des crises de nerfs chez les forces de l'ordre, des démissions et licenciements chez les responsables de la sécurité et peut-être des incidents pouvant entraîner la mort, ce qui compliquera évidemment le tout.Les mêmes causes engendrant les mêmes effets, il est pourtant logique que puisque rien n'a changé, les Algérien(ne)s continuent de marcher dans une boucle qui ne s'arrêtera que par épuisement ou mort naturelle des participants. Ce qui n'est pas entièrement vrai, des choses ont changé, le niveau de la corruption semble avoir baissé d'intensité, les dernières élections au référendum ont été plus ou moins honnêtes, le Président arrive à marcher et n'a pas de frère conseiller.
Ce n'est donc plus le même cas, même si pour l'indépendance de la justice, la censure, la bureaucratie ou les réformes économiques, rien n'a bougé dans le bloc de béton. Sauf qu'on oublie que les Algérien(ne)s marchent pour garder l'espace ouvert, comme dans le froid où le mouvement empêche le gel, craignant que cette belle parenthèse puisse se refermer et faire tomber le pays dans l'avant, avec un pouvoir despotique et corrompu face à une population amorphe qui justifie son inaction par «c'est mieux que pire», et un FLN qui revient par la petite porte pour s'asseoir à la nouvelle APN, main levée la bouche pleine.
Car il y a dans le régime cette volonté discrète de se régénérer en changeant simplement de façade et de chaussures, le recyclage du personnel politique, les maladresses verbales des ministres et les réflexes de l'ancien régime en étant les signes. Le hirak va donc continuer mais rien d'alarmant à ça, les marcheurs ne font qu'1 kilomètre par vendredi en moyenne, ce qui fait 50 kilomètres parcourus depuis le 22 février 2019. Soit ce que fait un avion d'Air Algérie en trois minutes. Si on ne compte par ses retards.
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