L'envolée subite et surtout soutenue des prix des viandes rouges et blanches,
cette dernière semaine sur les étals des boucheries, est douloureusement vécue
par les petites bourses. Les consommateurs assistent impuissants à une envolée
spectaculaire et surtout soutenue des prix. Partout où l'on tourne la tête, les
prix flambent. En dépit d'une abondance des produits agricoles (fruits,
légumes, viandes…), les prix sont jugés excessivement élevés, même par les
«grosses bourses». C'est surtout la flambée des prix du poulet qui ont sauté de
200 dinars à 250 dinars le kilo, en l'espace de trois jours et qui semble
affecter les petites bourses, qui s'étaient «consolées» jusqu'à ce jour par le
poulet après l'envolée spectaculaire de prix des viandes rouges. Après
l'intouchable sardine, vendue à 300, voire à 400 dinars le kilo, un poisson de
luxe, les crevettes impériales, le sucre «amer»… le pauvre smicard assiste,
aujourd'hui, à l'envolée, cette fois-ci, des prix des viandes blanches. Le
poulet, jadis considéré comme une source de protéines pour les petites bourses,
a donné le ton à la frénésie des prix des viandes. Même les prix des viandes
rouges, jugées excessifs par les consommateurs, ont pris l'ascenseur. Le prix
de l'agneau, tout venant, qui était de 650 dinars le kilo, il y a quelques
semaines, a pris une centaine de dinars de plus. L'agneau est désormais proposé
à partir de 780 dinars le kilo, de quoi dissuader les consommateurs les plus
téméraires. Les prix des parties nobles de l'agneau (cÅ“ur et foie) sont hors de
portée, même pour les nantis. Nombreux sont ceux qui s'interrogent sur le
pourquoi de cette nouvelle hausse soutenue des prix des viandes et en
particulier du poulet? Les explications des professionnels du marché convergent
sur l'existence du phénomène de la spéculation. Les spéculateurs auraient ainsi
choisi le moment opportun pour passer à l'acte. A l'approche de la fête du
Mawlid En-nabaoui, ils profitent de l'occasion pour plumer les consommateurs et
faire le maximum de gains possibles. Comment expliquer d'ailleurs que le prix
du poulet prenne, en l'espace de quelques jours, une majoration de 50 dinars ?
Seule explication, les marchés sont infectés de cohortes d'intermédiaires et de
spéculateurs profitant de l'anarchie générale pour imposer leur diktat. Et pour
preuve, le kilo du poulet vif est à seulement 160, voire 150 dinars à l'hangar.
Un tarif raisonnable si ce n'était l'intervention des hordes de spéculateurs de
la chaîne de commercialisation des viandes blanches. La différence de prix
entre les éleveurs et les vendeurs au détail peut atteindre, dans certains
marchés, les 100 dinars pour un seul kilo. La marge bénéficiaire des
intervenants dans la chaîne de commercialisation est plus importante que celle
de l'éleveur qui doit, en outre, supporter de nombreuses charges. D'autres
estiment, par contre, que cette nouvelle envolée des prix des viandes blanches
est une conséquence de la loi de l'offre et de la demande. «Avec la hausse des
prix des viandes rouges et des poissons, les consommateurs se rabattent sur le
poulet. La progression de la demande sur les viandes blanches a influencé les
prix», confie ce connaisseur du marché. La quasi-totalité des ménagères
«préfèrent», ou, vaut-il mieux dire, sont contraintes, de se rabattre sur le
poulet, moins cher que les autres viandes, ce qui tire les prix vers le haut.
Des connaisseurs du marché promettent ainsi de nouvelles hausses des prix des
viandes blanches dans les prochaines semaines. On ne sera certainement pas
surpris de voir les prix du poulet frôler ou même sauter au-delà du seuil
psychologique des 300 dinars. En attendant le nouveau dispositif de régulation
des prix annoncé par le gouvernement, le pauvre smicard ne peut que prier pour
que les prix ne s'enflamment pas davantage.
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Posté Le : 23/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : S M
Source : www.lequotidien-oran.com