Algérie

50% de la farine subventionnée détournée à d'autres usages Selon le ministre du Commerce



Alors qu'elles devaient être utilisées exclusivement pour la fabrication du pain, de grandes quantités de farine subventionnées par l'Etat sont utilisées pour la production d'autres produits qui ne sont pourtant pas soutenus par l'Etat. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a estimé, jeudi à Oran, que «50% des quantités de farine subventionnées par l'Etat ne sont pas utilisées dans la fabrication du pain».
En marge de la visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans la wilaya d'Oran, le ministre a qualifié cette situation «d'illogique» et a précisé que «les quantités de farine détournées de leur destination initiale profitent au secteur industriel à raison de 25% et à la fabrication de gâteaux, pâtisseries et autres».
Le prix de la farine cédée aux boulangers est fixé à 2000 DA, alors que celle destinée aux autres usages oscille entre 2080 et 2180 DA. Le ministre, qui n'a pas expliqué les moyens utilisés par son département pour aboutir à ces conclusions, a annoncé «l'engagement d'une réflexion pour dégager une formule adéquate afin de consacrer exclusivement le soutien de l'Etat au pain par le biais d'une réforme profonde et structurelle dans ce domaine».
«Le pain est un produit sensible, d'où la nécessité d'aborder la question du prix pratiqué avec sérieux et précision», a-t-il estimé, relevant qu'une commission nationale intersectorielle a été installée récemment pour définir avec précision le prix du pain à travers les quatre régions du pays. Il a rappelé, dans ce sens, que le prix du pain, fixé par décret en 1996, n'a pas été revu à la hausse depuis 17 ans.
La commission qui devait achever ses travaux fin mars permettra au ministère du Commerce de prendre les mesures adéquates permettant «d'améliorer le revenu des boulangers, notamment ceux ne disposant pas de moyens pour préparer, en parallèle, les gâteaux et la pâtisserie».
En réponse aux boulangers qui actuellement menacent d'entamer une grève de trois jours au cours de ce mois, le ministre a soutenu que «la voie du dialogue est ouverte à toutes les parties» et annoncé que de nombreuses dispositions seront prises en faveur de cette corporation, comme des exonérations fiscales.
Car l'Etat tient au maintien du prix actuel du pain, alors que les boulangers réclament la révision à la hausse de leur marge bénéficiaire qui devra être de 20%.
La Fédération des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) propose au ministère de leur assurer une farine panifiable, mais qui ne peut servir à d'autres usages au prix de 1500 DA. Le président de la Fédération nationale des boulangers, Youcef Kalafat, a récemment déclaré au Temps d'Algérie que la corporation revendique une tarification d'électricité et de gaz spécifique et la révision à la baisse des charges fiscales et parafiscales.


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