On n’a pas tout dit sur le Gpra
Mehri regrette le fait que le rôle du Gouvernement provisoire soit minimisé après l’Indépendance, en raison de la marginalisation de certains de ses dirigeants.
L’Algérie fête le cinquantenaire de la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra). Une naissance faite dans la douleur, d’autant que la Révolution pâtissait de difficultés, provenant de toutes parts. «La création du Gpra a eu lieu dans un climat émaillé par de graves souffrances et difficultés», a indiqué l’ancien ministre des Affaires nord-africaines du Gpra, Abdelhamid Mehri, lors d’une conférence animée dans la soirée du vendredi au siège du FFS (Front des forces socialistes).Les difficultés auxquelles faisait face le Gouvernement provisoire, se sont accentuées à la suite des divergences apparues entre certains dirigeants de la Révolution.En dépit de ces malentendus, «il fallait resserrer les rangs et cela s’est traduit par la constitution du Gpra et la répartition des tâches entre les responsables», a souligné M.Mehri. Toutefois, M.Mehri a regretté le fait que le rôle du Gpra «soit minimisé après l’Indépendance en raison de la marginalisation dont ont fait l’objet certains dirigeants de ce Gouvernement provisoire, notamment après les divergences politiques apparues en 1962».Ainsi, cinquante ans après la création du Gouvernement provisoire de la République algérienne, les générations post-indépendance connaissent très mal cette période cruciale de l’Histoire de leur pays.De son côté, l’historien Dahou Djerbal a mis l’accent sur le rôle joué par le Gpra dans une période «extrêmement difficile et cruciale de la révolution, en raison de l’acharnement du colonisateur français sur la population et la politique de destruction qu’il a menée de 1957 à 1959». L’orateur n’a pas manqué l’occasion pour battre en brèche ceux qui insistent sur le fait que l’Algérie a gagné la bataille sur le plan politique uniquement. «Contrairement à la version française qui voulait faire croire que le colonisateur a été vaincu militairement seulement, l’Algérie a gagné la guerre aux plans militaire et politique», insiste le conférencier. «La constitution du Gpra était un pas en avant dans le processus révolutionnaire pour l’indépendance de l’Algérie. C’était la volonté des combattants de l’Armée de libération nationale (ALN), mais c’était aussi l’expression de tout le peuple algérien», a-t-il encore affirmé. Pour cet historien, la création du Gpra «a contribué à fortifier chez le peuple l’idée de l’indépendance, tant le Gouvernement provisoire jouissait d’une légitimité aux plans national et international». Revenant sur le contexte historique dans lequel est intervenue la création du Gouvernement provisoire, M.Djerbal a soutenu que l’Algérie «était quasiment le seul pays au monde à avoir mené une guerre de longue durée pour chasser le colonisateur qui a détruit la structure socio-économique du pays». Le combat du Gpra «était de percevoir le but stratégique de la colonisation française en Algérie et pour cela, il fallait mener la guerre pour assurer le passage de notre pays à l’indépendance tout en oeuvrant à la construction de tous les éléments de l’Etat algérien», a-t-il expliqué.
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Posté Le : 21/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hakim KATEB
Source : www.lexpressiondz.com