Algérie

5 Octobre, musée et le reste



Le 5 Octobre, il faut en parler, il faut le commémorer, il faut dire ce qui s'est passé ce jour-là, il faut se souvenir des victimes, il faut le mettre sur le fronton d'une rue ou d'un édifice public, il faut le mettre dans le programme d'histoire. Le 5 Octobre, la grande blessure d'un pays soumis au diktat de la pensée unique, du parti unique, de la voix unique, de la voie unique, de la parole unique, reste encore une énigme. Du moins, pour moi. Fut-il une guerre des clans au pouvoir ' Fut-il un soulèvement populaire spontané ' Fut-il l'?uvre des islamistes ' Pour l'Histoire et la bonne santé du pays, « ceux » qui savent doivent faire ?uvre de témoignage, libérer leurs consciences, soulager les plaies encore vivaces et, surtout, prendre en charge les mutilés.Le 5 Octobre est resté dans ma mémoire, comme l'est encore plus le Printemps noir. Puis, je me dis que les différents gouvernants sont de mauvais élèves vis-à-vis de leur peuple et de l'Histoire. Nos différents gouvernants n'ont pas retenu les leçons données par le peuple. Ils réagissent sur le fait, dans la précipitation, par la violence, lâchent quelques miettes au peuple, puis, ils reprennent le cours de la gouvernance, comme s'il ne s'était rien passé. Pourtant, le corps social n'a pas cessé de bouger sous forme d'explosion volcanique. Et nos gouvernants demeurèrent sourds aux cris populaires, firent face, firent le dos rond, laissèrent passer la tempête et, protégeant le système (donc eux-mêmes), reprennent le cours habituel de leur politique de replâtrage. Nous y sommes encore. Jusqu'à quand ' L'Histoire le dira un jour. De quelle manière ' Le problème est là, justement.
Le peuple fait face, le dos courbé, à un éternel recommencement d'une politique qui a coupé les ponts avec les siens. « Par le peuple et pour le peuple », disent-ils ! Une farce, oui ! De son côté, le peuple ? notamment les jeunes ? ont creusé davantage le fossé (ravin ') qui sépare, justement, les deux entités. Le peuple ne reconnaît plus ses gouvernants. Et ces derniers utilisent ce peuple comme un faire-valoir. C'est un face-à-face épique. Les gouvernants ne lâchent pas le gouvernail ; le peuple, lui, fait semblant d'y croire. Parce qu'il faut vivre. Il faut aussi exister. Puis, cet éternel recommencement se commet dans la violence. Par la violence. Dans cette optique, les vieux haussent les épaules, résignés, fatalistes, rasant les murs de leur déception, pourvu qu'ils mangent et dorment relativement ; alors que les jeunes, plus avertis, politisés, font dans la résistance, quand ils ne tentent pas le grand saut d'une Méditerranée en folie. Il ne s'agit pas là d'une démission ou d'une fuite ; ces jeunes veulent s'inventer ailleurs un avenir qu'ils n'ont pas chez eux, un rêve qu'ils ne peuvent esquisser chez eux ; une vie « vivante » qu'ils veulent vivre sans les pesanteurs algériennes.
Musée ' Pourquoi j'en parle. Le patron du FLN s'est défendu de ce fait. C'est de bonne guerre. C'est le patron du FLN. Et si on devait mettre le FLN au musée, dans quel musée faut-il le mettre ' Au musée des hauteurs d'Alger ' Oui, c'est bien le musée du Moudjahid. Je ne veux pas contrarier le chef du FLN d'aujourd'hui, je veux rajouter ma voix aux demandeurs, le FLN doit être placé d'autorité au musée de l'Histoire. Sauf qu'il sera difficile de parler du FLN ; de quel FLN s'agit-il ' Celui de la Révolution ' Celui du premier président de la
République ' Celui du « redressement révolutionnaire », vous vous rappelez bien de cette formule choc d'Alger, « La Mecque des révolutionnaires » ' Celui du contrat de
Rome ' Celui des mouhafedh ' Il est difficile de ne pas faire la part des choses historiques. Le FLN n'a pas joué le bon rôle depuis 62. Et l'article 120 n'arrange pas les choses. Alors, le FLN au musée '
Et le reste ' C'est d'abord ce crime abject. Un désaxé, comment devrais-je le nommer, il faut que nos psychiatres étudient ces phénomènes, a violé une jeune femme de 19 ans, avant de lui donner la mort et d'incinérer son corps. Ca dépasse l'entendement. Personnellement, j'ai beau tourner dans ma tête ce crime inhumain, je n'arrive pas à comprendre ce geste. La violence fait partie de notre quotidien. L'Algérie, depuis quelques années, est devenue violente à son corps défendant. Il y a trop de violence. Beaucoup d'internautes exigent la peine de mort contre ce malade asocial. Dans un moment de sidération et/ou de grande colère, je peux comprendre cet appel de la toile. La peine de mort va-t-elle pour autant stopper la violence dans notre pays '
Ensuite, il y a la rentrée scolaire. Ma petite-fille, écolière, est toute contente. Je vais revoir mes copines de classe. Je vais revoir ma maîtresse. Je vais acheter mes fournitures scolaires. Cette joie enfantine est belle à voir. Pourvu que le corona épargne nos écoles. Question à un douro : « Les mesures barrières vont-elles être appliquées ' »
Nier une réalité ne veut pas dire qu'elle n'existe pas. Le déni n'a jamais été une solution. La réalité nous rattrape toujours. C'est ce qui s'est passé avec Trump, le chef de la première puissance mondiale. Avant, il y eut Bolsonaro du Brésil. La Maison-Blanche américaine est un foyer de la maladie comme jamais. Trump est à l'hôpital. Il est en retard pour la prochaine élection. Il a joué au cow-boy, le virus ne l'a pas loupé. Pour sûr, il s'en sortira. Là, c'est une réalité, les USA ont les meilleurs hôpitaux du monde !
Ah, le mythe de la voiture de moins de 3 ans ! Beaucoup se sont préparés à l'importer, cette fameuse voiture de moins de 3 ans. On a lancé, à cor et à cri, la possibilité d'acheter une occase française. Une erreur, certainement ' On revient sur la décision. Les concessionnaires autos ' Ils ont existé. Ils n'existent plus. Ils vont exister, à l'avenir. En attendant, que chacun garde sa tire. Et l'hiver passera sans trop de casse !
Je laisse Yasmina Khadra clore cet espace de parole : « Il y a ceux qui font d'une lueur une torche et d'un flambeau un soleil et qui louent une vie entière celui qui les honore un soir ; et ceux qui crient au feu dès qu'ils voient un soupçon de lumière au bout de leur tunnel, tirant vers le bas toute main qui se tend à eux. »
Y. M.




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