Algérie

5 lieux de culte fermés depuis le début de l'année en Kabylie



Ces fermetures de lieux de culte chrétien, appartenant à des communautés affiliées à l'église protestante d'Algérie, concernent les localités d'Ighram, de Riquet et d'Aït Melikèche, dans la wilaya de Béjaïa, ainsi que deux autres à Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou.Animant une conférence-débat, hier à la Maison des droits de l'Homme de Tizi Ouzou, sur le thème "La situation de l'église protestante en Algérie", le président de l'église éponyme, Salah Chellah, a affirmé que, depuis le début de l'année, cinq églises au total sont fermées et deux autres sont menacées de fermeture dans les deux wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa.
Ces fermetures de lieux de culte chrétien, appartenant à des communautés affiliées à l'église protestante d'Algérie, concernent les localités d'Ighram, de Riquet et d'Aït Melikèche, dans la wilaya de Béjaïa, ainsi que deux autres à Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou, a précisé Salah Chellah, indiquant que deux autres sont actuellement sous la menace de fermeture à Akbou et à Ighzer-Amokrane, à Béjaïa.
Ainsi, lors de cette conférence animée quelques jours seulement après la fermeture de l'église de Boudjima, dans la daïra de Makouda, sur arrêté du wali de Tizi Ouzou, le président de l'église protestante s'est dit inquiet quant à la situation de "persécution" que traverse, depuis le début de l'année, l'église protestante d'Algérie (EPA). "Nous sommes consternés par la situation que traverse, encore une fois, l'église protestante d'Algérie.
Nous assistons à des ordres de fermeture des lieux de culte sous prétexte qu'ils exercent sans autorisation alors que nous savons très bien qu'aucune église, y compris l'église catholique, n'a cette fameuse autorisation exigée par les autorités", a-t-il déclaré, soutenant que cette autorisation "constitue juste un prétexte pour fermer les églises qui exercent, pour certaines, depuis plus de 10 ans".
Poursuivant son intervention, M. Chellah a souligné, dans le même sillage, que l'EPA avait rendu publique, avant-hier, une déclaration à travers laquelle elle a dénoncé vigoureusement "ces atteintes au droit de ses communautés à pratiquer leur culte, lequel droit est pourtant garanti par la Constitution algérienne dans son article 42".
"Au lieu de contribuer, comme annoncé officiellement, à l'organisation du culte chrétien, la loi de 2006 a toujours constitué un outil de persécution entre les mains des autorités", a-t-il ensuite accusé, avant de prendre à témoin l'opinion publique nationale et internationale devant ce qu'il a qualifié de "hogra et injustice", que l'église subit.
Dans la déclaration en question, M. Chellah affirme que "la commission nationale des cultes, prévue dans le cadre de la loi 2006, n'a jamais siégé à ce jour" et que "les dossiers que l'EPA avait déposés, par la passé, auprès de la Drag de Tizi Ouzou et de Béjaïa, conformément aux instructions du ministère de l'Intérieur, restent sans réponse". "Si les scellés apposés à nos lieux de culte ne sont pas levés, l'EPA se réserve également le droit de recourir à des marches pacifiques et à des sit-in pour réclamer ses droits", est-il conclu dans le document en question.

K. Tighilt


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