Cinq chevaux de course sur les 10 importés en février dernier par une personne aujourd'hui incarcérée sont morts de faim, face à l'indifférence des responsables du secteur. Les conditions inhumaines que subissent les 5 chevaux restants qui faisaient partie d'un lot de 10 chevaux
, des pur-sang anglais, trotteurs et galopeurs importés par le citoyen incarcéré, doivent leur survie à la générosité de quelques cavaliers du centre équestre du Caroubier et de quelques sympathisants. Ce n'est qu'après la mort des 5 chevaux et 5 mois après leur débarquement en Algérie que les responsables de la Société des courses hippiques et des paris mutuels (SCHPM) ont décidé de prendre en charge les chevaux hébergés dans des écuries isolées appartenant à cette dernière et où ces bêtes ont été placées en quarantaine suite à une décision des services vétérinaires.
Une attitude qui soulagea les amoureux du cheval, qui interprètent ce geste comme un acte humanitaire, mais «malheureusement décidé après le décès de 5 chevaux dans une totale indifférence». Qui est responsable de cette mort et quelle est la part de responsabilité des responsables du secteur ' Ces derniers n'étaient-ils pas informés de la situation dramatique et du traitement inhumain infligé à ces chevaux de course chèrement acquis de France, 12 000 euros selon un des proches du propriétaire et avec l'argent du contribuable '
Suite à l'incarcération de leur propriétaire en mai dernier pour une affaire étrangère à celle-ci, les responsables du secteur ne pouvaient-ils pas prendre des mesures pour éviter la mort certaine et la longue agonie de ces chevaux ' Ce sont, en substance, les quelques questions que se posent les épris de cette discipline et du monde du cheval.
Selon une source vétérinaire, «les 10 chevaux ont été placés en quarantaine pour la raison que 3 d'entre eux étaient porteurs d'une infection, la piroplasmose, transmissible par des puces, tiques et mouches plates, confirmée après une contre analyse élaborée par les services vétérinaires français sur demande des services algériens». Dans le cadre de la barrière sanitaire dressée par l'Algérie, «toute importation de chevaux de l'étranger est tributaire d'un certificat de bonne santé confirmant l'absence de cette infection».
Falsification des certificats ou complicité des services vétérinaires français '
Suite à la découverte de l'infection et devant le risque de contamination des chevaux en Algérie, le propriétaire a été soupçonné «d'avoir falsifié les analyses, suite à quoi, les services vétérinaires ont entamé une procédure visant à réexporter les 10 chevaux vers Marseille d'où ils ont été acquis auprès d'un certain Jean-Marc Chevau, un vendeur de chevaux qui, en 2008, a cédé 100 chevaux de course à la société des courses d'Algérie et dont un était gravement atrophié».
Serait-il possible que les laboratoire vétérinaires français aient commis une erreur dans les analyses ' «Si cette hypothèse se confirme, il serait permis de parler d'incompétence ou de complicité de vétérinaires français, ceux-là mêmes qui ont délivré les certificats de bonne santé», relèvent des vétérinaires algériens outrés par cette affaire.
Concernant la réexportation des chevaux et selon des vétérinaires et des douaniers, «cette opération s'avère irréalisable à cause du décès des 5 chevaux, car le remboursement ne peut se faire qu'après restitution de l'ensemble des chevaux vendus».
Selon des sources proches du ministère de l'Agriculture, «le fournisseur français serait sur le point de faire l'objet d'une poursuite judiciaire de la part du département de l'agriculture algérien».
Du côté des douanes, «l'opération de réexportation ne serait possible qu'après rapatriement des devises encaissées par le fournisseur français». Pour l'heure et grâce à l'intervention in extremis de la SCHPM, les 5 chevaux devenus cadavériques reprennent progressivement des forces en attendant une solution finale.
Posté Le : 01/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : D Mentouri
Source : www.letempsdz.com