Les contrevenants poursuivis en justice et leur matériel confisqué
Les services de l’hydraulique de la wilaya de Sidi Bel-Abbès ont procédé, ces derniers jours, à la confiscation d’un important lot d’équipements hydrauliques utilisés de manière illicite pour le pompage de l’eau destinée à l’irrigation agricole.
Au nombre de cinq, les contrevenants, qui ont été surpris en flagrant délit en train de détourner vers leurs parcelles de cultures le précieux liquide à partir des cours de rivières ou de quelques puits dont le fonçage n’a pas été autorisé par l’administration, ont fait l’objet également de procès-verbaux de poursuites judiciaires pour «infractions» au code de l’eau et préjudice grave causé au domaine public hydraulique.
Ces nouveaux cas de «vols d’eau» relevés par les agents de la police des eaux remettent une nouvelle fois sur le tapis la question cruciale de la protection des rares ressources hydriques que renferme le sous-sol bel-abbésien et qui ne cessent d’être soumises, encore de nos jours, à une surexploitation des plus inconsidérées de la part de quelques producteurs agricoles, passés aujourd’hui maîtres dans la pratique intensive des cultures maraîchères spéculatives réputées grandes consommatrices d’eau.Le phénomène ne semble épargner aujourd’hui aucune portion du territoire de la wilaya, mais avec une incidence très marquée sur l’état du périmètre de protection de la nappe phréatique de Tenira-Benachiba, un site protégé par arrêté du wali et destiné exclusivement à l’approvisionnement en eau potable des villes de Sidi Bel-Abbès et de Telagh.
Arrivée à un niveau critique, la situation ne laissera pas indifférents les spécialistes qui confirmeront presque tous, dans leurs études, que «le tarissement de cette nappe est en train, actuellement, de se poursuivre de manière inexorable sans que personne ne soit en mesure de prendre conscience d’un autre danger qui pèse sur le site, à savoir les risques d’affaissement des terres organiques résultant d’un certain nombre de facteurs liés à la baisse du niveau de la nappe phréatique et aux méthodes de travail du sol pratiquées par les actuels producteurs maraîchers...». «Qu’il soit élevé ou bas, fait-on observer à ce sujet, le niveau des réserves de la nappe phréatique exerce toujours une influence sur le rendement des cultures et se répercute directement sur le rythme d’affaissement, d’où la nécessité pour les autorités locales, par les pleins pouvoirs que leur confère la loi, de veiller à maintenir la nappe à un niveau compatible avec un rendement des cultures optimal et un affaissement minimal du sol (...)». «Faute de quoi, souligne-t-on encore, la modification de la relation sol-eau ainsi que la variation des disponibilités hydriques peuvent avoir, à leur tour, des effets préjudiciables sur l’équilibre du milieu naturel dans son ensemble... ».
Peu soucieux des recommandations émises en la matière par les spécialistes, ces «métayers d’un nouveau genre» n’en continuent pas moins, à Sidi Bel-Abbès, de défier l’autorité publique en procédant au creusement illicite d’un grand nombre de puits et de forages pour assurer l’irrigation à moindre coût de leurs parcelles de cultures spéculatives et grandes consommatrices d’eau. De nouveaux points de pompage clandestins sont signalés chaque fois en plusieurs points du territoire de la wilaya. Le volume du préjudice causé au patrimoine public hydraulique est tel, aujourd’hui, que certains n’hésitent pas à parler de l’existence intra-muros d’une véritable maffia de l’or bleu qui ne semble pas près de désarmer malgré les peines d’emprisonnement et les lourdes amendes prononcées par les tribunaux à l’encontre des contrevenants successifs. Pour les membres de la police des eaux, c’est en somme une véritable chasse ouverte aux fraudeurs qui s’annonce pour les jours à venir.
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Posté Le : 07/01/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com