La base du parti d'Aït Ahmed ne sait plus qui écouter
Ils ont lancé un appel à une conférence nationale pour l'alternative démocratique.
Le meeting des dissidents du FFS a eu lieu, ce jeudi matin, sur l'esplanade de l'ancien hôtel de ville de Tizi Ouzou alors qu'il était prévu au théâtre Kateb-Yacine. Le changement de lieu a été dicté, selon les organisateurs, par le refus des autorités locales d'autoriser la réunion.
Aussi, sous une chaleur de plomb, les quelques centaines de présents ont assisté aux interventions de cinq anciens premiers secrétaires du parti d'Aït Ahmed. Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, Samir Bouakouir, Maustapha Bouhadef et Djamel Zenati se relaieront sur la scène pour expliquer les raisons de leur fronde. Cependant, au milieu de leurs diatribes, un message sera lancé à toutes les sensibilités politiques pour une conférence nationale en vue de la construction de l'alternative démocratique. Selon Djamel Zenati, qui fut conseiller et directeur de campagne d'Aït Ahmed lors de la présidentielle de 1999, cette conférence sera ouverte à toutes les sensibilités et personnalités qui aspirent à mettre sur pied un mouvement pacifique et démocratique qui s'opposera aux visées du pouvoir qui veut une république intégriste. Le même avis sera exprimé par les autres orateurs. Après le meeting, les organisateurs essuieront un autre refus d'organiser une conférence de presse à l'hôtel Beloua situé à quelques mètres de l'ancienne mairie. Après de multiples tractations, les organisateurs se rabattront sur un café situé dans un petit coin de l'ancienne route d'Alger. Questionné sur l'absence de Karim Tabbou, Samir Bouakouir tranchera cette énigme sans ambages.
«Nous ne partageons pas l'idée de Karim Tabbou qui veut créer un nouveau parti. Nous, nous n'agissons pas dans une perspective de confrontation mais nous ne voulons juste pas que le FFS soit dévié de ses idéaux et valeurs par l'actuelle direction nationale.» Djamel Zenati dira sur le même sujet que les dissidents ne veulent pas construire quelque chose avec des gens qui ont vu, lors de leur règne sur le parti, des anciens des années 1963 se faire battre au siège national par des voyous. Toutefois, sur la tribune les cinq premiers secrétaires ne cachaient pas leurs différences d'approche sur de nombreuses questions. Le discours de Djamel Zenati a laissé apparaître d'évidents traits du gauchisme. Il appellera d'ailleurs à cet effet les militants à ne pas oublier que le FFS est un parti de gauche.
Aussi critique, Djoudi Mammeri dira, à propos du Cinquantenaire, que si les anciens ont jeté la révolution dans la rue, ceux qui gouvernent aujourd'hui refusent de jeter la fête de l'Indépendance dans la rue parce qu'ils haïssent le peuple. Pour lui, le meeting d'hier est symbolique car la proclamation de la création du FFS le 29 septembre 1963 a été justement lue sur la même place, l'esplanade de l'ancien hôtel de ville de Tizi Ouzou. Mustapha Bouhadef, quant à lui, insistera sur la nécessité de la construction de l'alternative démocratique. Ce qui ne l'empêchera pas pour autant de répondre à ses détracteurs du conseil national du parti qui l'accusent d'avoir quitté le parti. Il rappellera d'ailleurs, à cet effet, que l'appartenance au FFS n'est pas uniquement organique, c'est aussi un des idéaux et des principes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kamel BOUDJADI
Source : www.lexpressiondz.com