«5+5 défense»

La menace terroriste, par les airs, à l’étude La sûreté aérienne préoccupe les pays membres de l’initiative du dialogue 5+5. Dans ce cadre justement, une première réunion des chefs d’états-majors des armées de l’air s’est tenue hier à Alger. Il s’agit pour les responsables militaires de dégager les moyens et les conditions pour une coopération fructueuse et d’assistance militaire pour lutter contre le terrorisme et le grand banditisme dans la rive sud de la Méditerranée, à savoir l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, la Mauritanie et la Libye, et ceux de la rive Nord du même espace maritime (Portugal, Espagne, France, Italie et Malte). La réunion s’est ouverte avec l’allocution du général-major Lounes Abdelkader, commandant des forces aériennes de l’ANP dans laquelle il a situé les enjeux de cette coopération. «La coopération multilatérale que nous construisons reflète l’interdépendance des pays du Nord et du Sud de la Méditerranée occidentale dans le combat mené contre le terrorisme et le grand banditisme». La réunion d’Alger, s’inscrit dans la même lignée que celles qui l’ont précédée, en France en 2006 où à Alger même lors de la deuxième rencontre des ministres de la Défense des pays du dialogue «5+5 défense» en 2005. Elle place le combat du terrorisme et le renforcement de la paix et de la stabilité dans cet espace comme un objectif commun. «Nous avons beaucoup de points communs. Ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous divise. Les différentes réunions tenues auparavant témoignent de l’engagement des pays membres de notre communauté à œuvrer ensemble, à se concerter sur les domaines d’intérêts communs en tenant compte des préoccupations de sécurité de chaque partenaire», explique le général-major. Et de rappeler les tragiques événements qui ont secoué dernièrement certains pays de la région, «confirmant la capacité de nuisance du terrorisme, ce qui devra renforcer notre volonté à nous préparer à toute éventualité» fait encore savoir le même intervenant. Pour ce faire, une série de mesures doit être adoptée, une stratégie de coopération globale. «Etablir les points de contact pour échanger les informations, identifier les points de convergences pour une interopérabilité dans les domaines liés à la surveillance aérienne et le traitement de la menace aérienne, standardiser les codes et procédures pour un engagement efficace de nos forces aériennes, élaborer un plan d’action en vue de réduire les risques et dommages associés au terrorisme aérien, poursuivre l’organisation de séminaires et, enfin, l’organisation régulière à partir de 2008 d’exercices militaires conjoints». Des recommandations que le comité directeur va soumettre pour approbation aux ministères de la Défense des pays du dialogue des 5+5 lors de la réunion de Rome prévue pour décembre prochain. Pour l’année 2007, on annonce d’ores et déjà le début de la coopération aérienne avec un exercice intitulé «Air 07». L’initiative des 5+5 défense a vu le jour à Paris en 2004. Elle rentre dans le cadre du dialogue initié dans ce sens à Rome en 1990.