15-07-2010
De notre correspondante à Tlemcen
Amira Bensaber
Le coup d’envoi de la quatrième édition du Festival national de la musique hawzi de Tlemcen a été donné dans la soirée de mardi dernier par Mme Benchikh, représentante de la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Cette édition qui a été inaugurée par la troupe
El Inchirah d’Alger sous la houlette de Smaïl Hani, se veut une occasion de protéger cet art musical, a indiqué la représentante de la ministre qui invitera, à ce propos, toutes les associations intéressées par cette musique à redoubler d’effort pour protéger ce legs. De son côté, le commissaire du festival Miloud Hakim a précisé que cette édition vise à encourager les recherches dans ce domaine, et que le festival dans cette édition tend à élucider le parcours de deux grands poètes de la région, à savoir Cheikh el Mandassi et Cheikh Bentriki.
Le commissaire du festival a noté par ailleurs que cette manifestation rendra un vibrant hommage à Cheikh Dersouni, Hadj El Ghafour, Boukli ainsi que d’autres maîtres du genre. L’ouverture du festival a été animée par Toufik Benghabrit, Nesrine et autres chanteurs hawzi. Cette édition fera palpiter un peu l’air lourd de l’été et égayera les soirées à travers plusieurs scènes qui sont programmées jusqu’au 19 juillet prochain au niveau du Grand Bassin et qu’animeront une vingtaine de troupes, dont onze sont inscrites en
compétition. Tlemcen, faut-il le noter, était, reste et sera l’un des pôles importants de la tradition musicale, avec l’art de la nouba et celui du chant populaire hawzi, hawfi… Un patrimoine qui a traversé des siècles grâce au dévouement des grands maîtres qui ont su le préserver et, surtout, le transmettre. Aujourd’hui, la relève est bien assurée par des associations et des chanteurs, qui veillent à la transmission et l’enseignement du patrimoine musical hawzi.
Le mot hawzi désigne des pièces de vers dans la langue en usage, dans les milieux populaires et mises en musique, selon une composition qui leur est propre. Le terme idiomatique de hawzi est donné à une production poétique particulière à Tlemcen. Durant les sept siècles d’occupation arabe en Andalousie, Tlemcen constituait une ville stratégique pour les savants, les commerçants et les artistes qui se déplaçaient de Cordoue, de Grenade, de Séville ou d’autres villes andalouses vers le Maghreb car c’était une terre très accueillante pour les Arabes andalous qui y faisaient une halte. La musique qui venait de l’Andalousie ne pouvait, en fin de compte, indiquent les hommes de culture, que trouver écho chez les Tlemcéniens de l’époque, puisque les relations entre Tlemcen et les villes d’Andalousie étaient concrètes et effectives.
Cependant, pour offrir un cachet particulièrement culturel et scientifique à ce festival, les organisateurs ont prévu, outre des expositions photos de célèbres chantres du hawzi tels cheikh Larbi Bensari, Redouane Bensari, Chikha Tetma, des conférences qui seront animées par des chercheurs et des musicologues. Ces spécialistes s’efforceront de mettre toute la lumière sur les poètes et de définir la relation entre le hawzi de Tlemcen et celui de Constantine.
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Posté Le : 16/07/2010
Posté par : hawzi
Ecrit par : Amira Bensaber
Source : www.latribune-online.com