Algérie

48e partie



Résumé : Anissa était fatiguée, et aurait aimé rejoindre sa chambre mais Mourad la retient auprès de lui. Zahia tente de lui faire entendre raison. En vain. Anissa finira par s'endormir. Au bout d'un moment, quelqu'un se met à la secouer.
La voix autoritaire de son mari la réveille pleinement. Elle se redresse en se frottant les yeux. Mourad venait d'éteindre la télé, et son beau- père s'était assoupi.
-Je me suis endormie, dit-elle comme pour se justifier.
-Je sais.
Il se dirige d'un pas traînant vers sa chambre et tel un automate, elle le suit. Il était presque minuit, et la maison était plongée dans le silence.
-Demain, tu accompagneras ma mère au hammam du quartier.
-Hein ' Je...
Il secoue la tête :
-Elle m'a dit que tu voulais prendre une douche, mais comme on n'a pas de salle de bains, tu as refusé de te laver dans les toilettes. Et pourtant, nous le faisons tous.
-Heu, je... je n'ai pas l'habitude. Je ne saurai me laver dans les toilettes avec une douchette et une casserole.
-Eh bien, tu y seras bien obligée. Je ne paierai pas tous les jours les frais d'une séance au hammam, mon budget ne me le permet pas.
Il s'était allongé sur le lit et la regardait s'affairer dans la chambre. En vérité, elle tentait de retarder le moment de s'allonger à ses côtés. Elle rejette ses cheveux en arrière et se hasarde :
-Tu n'arriveras jamais à subvenir à tous tes besoins avec un seul salaire. Je... Je devrais t'aider. Laisse-moi reprendre mon boulot.
-Non ! Le boulot est une époque révolue pour toi.
-Mais, comment vais-je donc faire pour m'entretenir '
-Tu n'auras pas besoin de grand-chose maintenant que tu es femme au foyer.
Elle sentit sa gorge se nouer. Femme au foyer ! Mon Dieu, comme elle détestait cette expression, elle qui avait toujours était une femme active. Elle s'humecte les lèvres avant de demander :
-Pourquoi ne m'as-tu pas posé cette condition lorsque j'étais encore chez mes parents '
Il lui lance un regard moqueur :
-Parce que tu aurais refusé de
m'épouser.
-C'est certain... Et même sans ça, je t'avais prévenu que cette union...
-Ne tiendra pas debout, la coupe-t-il.
Il se redresse et tapote son oreiller, avant de poursuivre :
-Anissa, je ne suis pas l'homme qui revient sur ses dires, je te l'ai déjà bien précisé. Tu es mon épouse et j'ai tous les droits sur toi, ne l'oublie jamais. Si je ne veux pas que tu bosses, tu ne bosseras pas, et n'insiste pas, parce que ma bonne humeur a tendance à disparaître en un clin d'?il et tu as déjà eu affaire à mes crises de nerfs.
Anissa se met à se brosser mécaniquement les cheveux. Elle avait espéré amadouer son mari. Hélas, elle était tombé sur un homme qui ne connaît absolument rien à l'entente conjugale. Elle en avait maintenant la certitude. Est-ce donc pour cela que ses deux précédentes épouses l'avaient quitté '
-Tu vas continuer ainsi, à te peigner jusqu'au matin '
La voix autoritaire de Mourad la tire de ses méditations. Elle dépose sa brosse sur la commode, et la mort dans l'âme, elle éteint la lumière et se glisse à côté de son mari.
Il faisait grand jour lorsqu'elle se réveilla. Zahia avait déjà préparé ses affaires, et l'attendait au salon.
(À SUIVRE)
Y. H.


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