Algérie

48e Festival International du Film de Thessalonique



Films russes à la chaîne En dépit de ses bouleversements politiques, sociaux et économiques, la Russie n?a pas perdu de vue son cinéma. Par des voies officielles ou détournées, les cinéastes russes ont continué à tenir le pari difficile de faire aboutir leurs projets. Au festival de Thessalonique, qui se termine aujourd?hui et où il est commode de passer d?une salle à l?autre, d?un pays à l?autre, on tombe coup sur coup sur trois productions russes, et non des moindres. Des films qui rivalisent sans mal avec le meilleur cinéma d?auteur. Cargo 200, thriller sombre et haletant d?Alexei Balabano, cinéaste de l?Oural, commence par montrer des personnages qui carburent joyeusement avec des litres de vodka . Mais soudain, l?histoire tourne au cauchemar. Une violence réelle ou métaphorique envahit l?écran. Les spectateurs courageux, qui s?accrochent jusqu?au bout à leur siège, ressentent quasi physiquement le malaise de l?écran. Pour Balabanov, résumons cette histoire de tragédie russe, l?époque soviétique était cela, une odyssée cruelle et anarchique, sans espoir. Cet été à Sochi, le film a eu des difficultés à passer sur l?écran du festival. La presse russe l?a démoli. Mais faut-il oublier le malheur des hommes ? Aujourd?hui, en Grèce, Balabanov clame avec assurance qu?il a voulu simplement refléter la réalité en images : « Cela s?est passé, dit-il, dans un pays sans Dieu. » Mais son film exprime aussi les préoccupations du monde actuel : le retour du religieux, en Russie comme dans les autres parties du monde. Un changement de ton et de décor dans Prosty je vesci (les choses simples), Alexei Popogrebsky traite d?un sujet sensible. C?est un médecin, passionné d?art, qui trouve en face de lui son patient : un vieil acteur de théâtre atteint d?un mal incurable. Celui-ci veut lui offrir un tableau de grand maître si le médecin accepte de l?aider à mourir. Dilemme classique. Accepter le tableau ou demeurer strict sur l?éthique. C?est un choix radical au c?ur d?une ?uvre élégante avec une performance inouïe du grand acteur russe, Léonid Bonevoy. Troisième cinéaste de la bande russe : Alexandre Mindadze qui a fait Soar. Un crash d?avion a fait beaucoup de victimes. Un homme dont la femme a péri veut savoir ce qu?il y a derrière tous les répertoires et les clichés (et les mensonges) sur les accidents d?avion. Où se cache la vérité ? Une question qui nécessite une longue enquête. Un crash, c?est d?abord une énigme.


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