450 tonnes saisies en moins de trois ans

Depuis 2012, les services de sécurité, tous corps confondus, ont saisi près de 450 tonnes de drogue, dont 165 t en 2012, 210 t en 2013 et près de 60 t récupérées durant les premiers mois de 2014, selon des statistiques de la Gendarmerie nationale. Après le record de 2012, où les services de sécurité avaient saisi plus de 165 t de kif traité aux frontières algériennes, en 2013 a été enregistré un nouveau record avec la récupération de 210 t de résine de cannabis.Le mois de juin dernier a été révélateur d'une situation alarmante à nos frontières ouest et sud-ouest. A Tlemcen et Adrar, 12 t de cannabis ont été découvertes par les gendarmes, douaniers et policiers lors des opérations, embuscades et simples contrôles, et ce, en 48 heures seulement. En effet, les gendarmes de l'Escadron de sécurité routière (ESR) de Tlemcen ont immobilisé, lors d'un point de contrôle sur l'autoroute Est-Ouest à hauteur de la déviation menant vers Maghnia, un camion de marque Isuzu venant vers Tlemcen. La fouille du véhicule a permis la découverte de 81 quintaux de kif traité dissimulés dans des briques.Le véhicule et les stupéfiants saisis ainsi que le conducteur ont été remis aux gendarmes de la section de recherches qui ont ouvert une enquête. Un jour après ce coup de filet, les gendarmes d'Adrar ont, pour leur part, mis la main sur une importante quantité de kif traité estimée à 4 tonnes. Des saisies de plus en plus importantes dans un contexte délicat. Il est clair que les réseaux marocains de trafic de drogue agissent désormais avec une stratégie plus adaptée suivant le contexte régional. La rébellion qui a éclaté au nord du Mali en mars 2012 et, avant cela, les soulèvements populaires qui avaient eu lieu en Tunisie et en Libye en 2011 et 2012 ont été des occasions en or pour ces réseaux afin d'intensifier leurs activités.Ainsi, non seulement l'Algérie a été appelée à faire face aux différents réseaux de contrebande, aux groupes terroristes qui tentaient de s'infiltrer par les frontières afin de commettre des attentats et des enlèvements, mais elle a été contrainte, aussi, à combattre les réseaux marocains qui ciblent nos frontières avec leurs tonnes de haschich. La facture payée par l'Algérie a été lourde : 4 gardes-frontières ont trouvé la mort en juillet 2012 dans une embuscade tendue par des narcotrafiquants et des terroristes sur la frontière ouest, à Bab El Assa (Tlemcen).