Algérie

45% des officines risquent la faillite d'ici l'année prochaine



Selon le Syndicat national des pharmaciens algériens agréés, entre 40 à 45% des officines de villes ne devraient pas pouvoir poursuivre leur activités d'ici l'année prochaine. La situation financière des pharmaciens dont le chiffre d'affaires a baissé de 30%, suite à la baisse des prix des médicaments, serait à l'origine de ce constat. Samir Ouali, porte-parole du syndicat lance un SOS aux autorités afin d'aider les pharmaciens.Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le Syndicat national des pharmaciens algériens agréés s'inquiète de la santé économique des officines suite à la baisse des prix de certains médicaments essentiels. Cette mesure a beaucoup impacté la santé financière des pharmaciens, selon Samir Ouali, porte-parole du syndicat.
350 officines ont baissé rideau depuis 2015, dit-il, et le pire est à venir. Selon une enquête réalisée par le syndicat, 40 à 45% des officines risquent de déclarer faillite d'ici l'année prochaine. «Nous avons fait une enquête qui a révélé que le chiffre d'affaires des officines va connaître une baisse de 30%, ce qui équivaut à une baisse de bénéfices de 25%, et nous estimons que 40 à 45% des petites et moyennes pharmacies vont fermer et déclarer faillite car elles ne seront plus rentables», a déclaré M. Ouali au Soir d'Algérie. Mettant les choses au clair il a déclaré : «En tant que syndicat, nous sommes pour la baisse des prix des médicaments, mais nous refusons d'assumer seuls cette baisse des prix.»
Le syndicat demande au gouvernement de mettre en place des mesures d'accompagnement au profit des pharmaciens pour subir cette baisse de prix avec un minimum de choc.
M. Ouali rappelle que les prix de référence de médicaments n'ont pas bougé depuis 1998. Entre-temps, souligne-t-il, «les charges, ont augmenté, le coût de la vie a augmenté et les salaires ont augmenté sauf la marge bénéficiaire du pharmacien, et en plus on nous fait subir une baisse des prix des médicaments».
Notre interlocuteur précise que ce sont entre 30 à 50 produits pharmaceutiques essentiels qui ont connu une baisse de prix, ce qui a beaucoup joué sur le chiffre d'affaires des pharmaciens.
«Nous avons demandé au Premier ministre un accompagnement et d'intervenir, soit avec la révision des marges bénéficiaires, soit en nous assistant par des mesures d'encouragements fiscaux et parafiscaux», a révélé le porte-parole des pharmaciens. Mais rien n'a été fait, regrette t-il. Pourtant, estime le syndicaliste, ça ne sera qu'un «retour d'ascenseur» puisque, rappelle-t-il, les pharmaciens ont accepté d'accompagner les caisses de sécurité sociales. «Nous avons accepté d'encourager le médicament générique au détriment du princeps, et nous avons aussi accepté que les prix des médicaments baissent, mais nous n'avons pas eu de contre-partie pour nous aider, et nous nous retrouvons seuls face à tous ces défis», regrette M. Ouali qui prévient sur l'impact négatif de cette situation. «À travers la mise en faillite des officines, ça sera la couverture sanitaire du pays qui sera menacée et perturbée puisque l'accès au médicament sera de plus en plus difficile», avertit le syndicat qui demande l'ouverture de négociations.
S. A.


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