Algérie

44 personnes placées sous mandat de dépôt Nouvelles émeutes jeudi à Gdyel



Les émeutes, déclenchées mardi dernier dans la commune de Gdyel, à l'est de la wilaya d'Oran, ont repris ce jeudi au moment où 49 émeutiers présumés, arrêtés par les services de sécurité entre mardi et mercredi, étaient présentés devant le procureur de la République. Sur les 49 personnes présentées, 44, dont 9 mineurs, ont été placées sous mandat de dépôt alors que 5 autres ont bénéficié de citations directes, à l'issue des auditions par le procureur de la République. Les auditions se sont déroulées à l'intérieur de l'enceinte du centre de détention pour mineurs, étant donné que le siège du tribunal était toujours non fonctionnel après l'important incendie qu'il a subi mardi. Les nouvelles violences de jeudi ont ciblé un parc de stockage de matériels sous tutelle de l'APC auquel les émeutiers ont mis le feu, plus une école primaire, dont la porte à été défoncée, mais qui a été finalement épargnée. Des échauffourées entre « casseurs » et forces de l'ordre s'en sont suivies jusqu'à une heure tardive de la nuit, à l'issue desquelles 18 autres personnes ont été arrêtées, affirment, par ailleurs, des sources concordantes qui font état, en outre, de deux éléments blessés parmi les forces de l'ordre. Hier, un calme précaire régnait au niveau de la localité, faisant craindre le pire à la population locale, surtout que l'ouverture du procès des 49 mis en cause est prévue normalement pour aujourd'hui. La tension était, hier, toujours à son comble, favorisée par un climat de suspicion, animée par des accusations à peines voilées sur de prétendues manoeuvres de manipulations dont l'objectif serait de déstabiliser la nouvelle équipe communale. Y a-t-il des personnes derrière ces « évènements » comme l'ont déclaré mercredi dernier, au lendemain des premières émeutes, le maire et le chef de daïra, ou s'agit-il tout simplement d'une expression spontanée d'un malaise social qui a fini par sortir au grand jour ? « C'est une anarchie organisée ». C'est en ces termes que s'est exprimé, hier, un des notables de la ville pour résumer la situation qui prévaut actuellement au niveau de la commune. Pour lui, il est difficile de comprendre ce mouvement des jeunes tant les facteurs de déclenchement peuvent être divers. Même sentiment chez le maire et ses proches collaborateurs qui préfèrent, pour le moment, laisser passer la tempête pour avoir « une meilleure visibilité », avant de prévoir une quelconque action de réconciliation et de dialogue auprès des jeunes de la ville. Interrogé, hier, sur une éventuelle action d'apaisement de sa part en direction des jeunes, en sa qualité d'élu du peuple, le maire nous dira que « le moment venu, le dialogue sera ouvert avec les jeunes de la commune, mais pas dans l'immédiat, car, pour le moment, les choses ne sont pas assez claires pour permettre ce type d'initiative. » Pour rappel, de violentes émeutes ont éclaté mardi dernier dans la ville de Gdyel où plusieurs édifices publics ont été incendiés, à l'exemple du tribunal, du centre payeur CNAS et du bureau de poste. Des dizaines d'arrestations avaient été opérées parmi les jeunes. Les édifices, ciblés par les émeutiers, se situent sur la même artère reliant le lieu dit « Ras El-Aïn » au centre-ville. A l'occasion d'une rencontre tenue mercredi après midi au siège de la daïra de Gdyel, en présence des représentants de l'administration, des élus et des notables de la ville, les différents intervenants ont été unanimes à condamner les actes de destruction et de vandalisme ayant ciblé leur ville la veille. La thèse de la manipulation, quelle que soit sa nature, semblait pour eux tout à fait invraisemblable. Selon un des intervenants, « c'est la police, à travers le harcèlement qu'elle fait subir aux vendeurs à l'étalage de fruits et légumes du marché local, principalement des jeunes, qui est à l'origine de cette réaction violente de la part des jeunes ». Cette analyse rejoint la version qui nous a été rapportée par plusieurs jeunes de la commune qu'on a rencontrés au lendemain de ces dramatiques évènements, et selon laquelle les émeutes de ce mardi sont survenues deux jours seulement après une descente de la police au niveau du marché des fruits et légumes.


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