Algérie

43 morts, 45 blessés et 2 disparus dans un attentat suicide



Scènes d’horreur aux Issers «C’est l’horreur. Nous avons ramassé quatre têtes, des bras, des jambes. Je n’ai jamais vu un tel carnage de ma vie. Peut-être même pas à la télévision dans des films d’horreur.» C’est là le témoignage d’un des secouristes du Croissant rouge qui était sur place et a participé à sauver des blessés, en condamnant «cette barbarie d’un autre âge» qui a frappé les Issers, dans la wilaya de Boumerdès. L’Ecole de formation de la gendarmerie a été la cible, hier matin, aux environs de 7 heures 20, d’un horrible attentat suicide. Cet acte ignoble a fait, selon un premier bilan officiel, 43 morts et 39 blessés. Une autre source donne, elle, le même nombre de morts mais avance le chiffre de 45 blessés. Le terroriste kamikaze qui, selon des sources, portait une ceinture d’explosifs et avait placé une autre importante quantité dans son véhicule, une Toyota Hilux selon les uns, un fourgon selon d’autres, une camionnette bleue d’après les secouristes arrivés les premiers sur les lieux, a d’abord fait sauter son véhicule avant de se faire exploser. Au moment de l’acte, le kamikaze venait de rejoindre la foule des jeunes candidats qui faisaient la chaîne devant l’école des officiers de la gendarmerie pour le concours d’admission. Il actionnera tout de suite après la bombe placée dans le véhicule. Ensuite, cherchant à faire le maximum de victimes, il se fera exploser. Outre les nombreuses victimes parmi les jeunes candidats au concours de recrutement de la gendarmerie, les déflagrations ont fait plusieurs autres victimes parmi les passagers des véhicules qui circulaient sur la portion de la RN12 longeant l’école, comme par exemple le car assurant la liaison Tizi-Ouzou/Oran dans lequel trois passagers ont été blessés. Une voiture de tourisme, une Peugeot 307 de couleur verte, a été littéralement soufflée. On ramassera par la suite, entre les débris de tôle, les restes de deux personnes entièrement carbonisées. Les façades des maisons alentour ont également subi d’énormes dégâts. En un clin d’œil, la ville des Issers s’est transformée en un véritable champ de guerre avec des corps affreusement mutilés jonchant la rue, des ambulances qui rejoignaient ou quittaient le lieu du drame, actionnant leurs avertisseurs sonores stridents, la mobilisation des forces de l’ordre qui se démenaient parmi les cadavres dont certains étaient littéralement démembrés, les blessés et les débris de toutes sortes. Par ailleurs, des gendarmes, des éléments de la BMPJ, des policiers et des militaires ont été déployés dans la ville tandis que l’autoroute a été bloquée. Deux tentes du Croissant-rouge ont été dressées à l’entrée de l’école ciblée par l’attentat suicide, tandis que le spectacle du voisinage achève de dresser un spectacle ahurissant, sanguinolent et surtout un spectacle où se mêlaient les cris des blessés et les ordres et contre-ordres des forces de l’ordre sur les dents. Des mères éplorées courent dans tous les sens. Un jeune a perdu la parole sous l’effet du choc. Les maisons faisant face à l’école de gendarmerie ont été sévèrement endommagées et les familles extrêmement choquées. Au moment où nous mettons sous presse, le bilan que nous avons à notre disposition fait état de 43 morts (42 civils et un gendarme), 39 blessés et deux personnes portées disparues. Concernant les blessés, certaines sources avancent le chiffre de 45 (32 civils et 13 gendarmes). La majorité des victimes est composée de jeunes fraîchement diplômés venus s’inscrire au concours de recrutement lancé par la Gendarmerie nationale. L’attentat a également fait des victimes parmi les automobilistes, comme ce père de famille qui se trouvait dans son véhicule avec son fils - un bébé de quelques mois, selon des témoins - et qui sont morts tous les deux, sur le coup; leur voiture ayant été soufflée par l’explosion. Les hôpitaux de Bordj Menaiel et Tizi-Ouzou ont reçu les blessés et aussi les dépouilles des personnes décédées. Décrire l’atmosphère qui régnait sur les lieux est tout simplement impossible ; on peut juste dire que le summum de la douleur a été dépassé et que les gens qui ont vu ce triste et douloureux spectacle n’oublieront pas de sitôt cet amoncellement de victimes dont la plupart sont des jeunes gens venus subir un concours d’entrée à l’école supérieure de la gendarmerie des Issers. Cet attentat suicide est le quatrième du genre dans la région. Le premier a été commis avec une moto bourrée d’explosifs lancée contre un convoi de l’ANP à Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira. Le deuxième a visé l’ex-célibatorium de la police de Tizi-Ouzou, mitoyen au siège des Renseignements généraux, et le troisième celui ayant visé un casernement des gardes-côtes de Zemmouri El Bahri, dans la wilaya de Boumerdès. Une chose est certaine, la vigilance doit être encore plus significative et la coopération des populations plus active afin de lutter contre ces abjects criminels. Les Issers et l’Algérie pleurent la perte de plusieurs jeunes gens et serrent les dents en se mobilisant encore mieux contre la peste. M. Chabane


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