Algérie

41 ans après la disparition de Mehdi Benbarka



Un juge français veut entendre des «témoins-clés» 41 ans après sa disparition, le 29 octobre 1965 à Paris, et qui n’a, depuis, plus donné signe de vie, Mehdi Benbarka, l’icône de l’opposition marocaine revient à la une de l’actualité à la faveur de la sortie d’un magistrat parisien. En effet, ce juge chargé du dossier de l’affaire Benbarka, a convoqué pour mardi prochain à Paris cinq personnes, dont le commandant de la gendarmerie marocaine, qui seraient liés à la disparition le 29 octobre 1965 dans la capitale française du leader de l’opposition marocaine. Le juge Patrick Ramaël, après l’envoi d’une seconde commission rogatoire à la justice marocaine le 26 septembre dernier, a, selon l’hebdomadaire marocain. Le Journal, convoqué à son bureau parisien mardi 21 novembre cinq «témoins-clés» dans cette affaire. Il s’agit, selon la même source, du général Hosni Benslimane, commandant de la gendarmerie marocaine, de Miloud Tounzi et Boubker Hassouni (l’infirmier qui aurait drogué Benbarka), de Ahmed Boukhari (ancien agent des services de renseignements marocains) et Driss Benzekri, président du conseil consultatif marocain des droits de l’Homme. Le magistrat français a adressé directement les convocations à ces cinq «témoins», sans passer par son vis-à-vis marocain, le juge Djamel Serhane qui, lors de la première commission rogatoire en novembre 2005 avait indiqué au juge français qu’il ne connaissait pas l’adresse de ces personnes. «Plusieurs personnages susceptibles d’éclairer par leur témoignage le mystère Benbarka ont déjà reçu leur convocation pour le même jour», souligne le Journal selon lequel le juge français, dans le cas de l’absence d’un témoin-clé, pourrait «entamer d’autres procédures allant jusqu’au mandat d’arrêt international». Le magistrat français a déjà ordonné une seconde commission rogatoire le 26 septembre dernier. Selon le juge français, cette commission rogatoire complémentaire comporte les noms et adresses de l’infirmier qui aurait drogué Benbarka lors de son enlèvement, un agent des services de sécurité marocain et l’actuel responsable de la gendarmerie marocaine. Il a également mentionné dans le document le lieu de l’ancien centre de détention secret (PF3) à Bir Rami, près de Rabat, où Benbarka, selon certains témoignages aurait séjourné, sinon où il aurait été inhumé. Les autorités judiciaires marocaines, par la voie du ministre de la justice ont indiqué n’avoir reçu aucun document relatif à une seconde commission rogatoire sur l’affaire Benbarka. Le bras de fer entre les autorités judiciaires marocaines et le magistrat français, désigné par le tribunal de Grande Instance de Paris, pour mener l’enquête sur l’affaire Benbarka, semble bien engagé, estiment des spécialistes du dossier. Au Maroc, toutes les ONG locales de défense des droits de l’homme ainsi que la classe politique et la société civile avaient appelé la justice marocaine, à l’occasion de la commémoration du 41ème anniversaire de la disparition de Mehdi Benbarka, à «faciliter la tâche au magistrat français». Pour rappel, plusieurs versions contradictoires sur le lieu de détention de Benbarka après son enlèvement, et le lieu d’inhumation de son corps ont circulé, sans jamais être confirmées par un témoignage authentique.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)