Quatre années après le déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954, pour libérer l’Algérie du colonialisme français, il devenait nécessaire de consolider la Révolution algérienne par une institution politique officielle représentative auprès des institutions et organismes internationaux. La constitution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) répondait à un impératif d’une grande importance pour le parachèvement des institutions de la Révolution en vue de conduire les négociations avec le gouvernement français. Le but de cet acte était de contrecarrer les manoeuvres des gouvernements français successifs qui déclaraient, à chaque occasion, que la Révolution algérienne ne possédait pas d’institution officielle avec laquelle on pourrait négocier sur la question algérienne. Le Conseil de coordination et d’exécution, en application des décisions du Conseil national de la Révolution algérienne prises lors de la réunion tenue du 22 au 28 août 1957, décidait la constitution du Gouvernement provisoire de la République algérienne. La déclaration solennelle de la constitution du GPRA a été prononcée le 19 septembre 1958 simultanément au Caire, à Tunis et à Rabat. Désigné comme président, Ferhat Abbas annonce dans sa première intervention la constitution du gouvernement provisoire et met l’accent sur les sacrifices consentis par le peuple algérien pour atteindre l’objectif de la lutte, à savoir la libération et l’indépendance de l’Algérie. Il affirmera que l’Algérie n’est pas française et que le GPRA s’engage à respecter les conventions internationales et les décisions et résolutions des organes et institutions de l’Organisation des Nations unies et adopte la Déclaration universelle des droits de l’homme. Aussitôt après la constitution du GPRA, plusieurs pays l’ont reconnu, parmi lesquels la République arabe unie (Egypte et Syrie), l’Irak, le Yémen, la Libye, la Tunisie, le Maroc, le royaume de l’Arabie Saoudite, la Jordanie, la République populaire de Chine, la Corée du Nord, le Vietnam du Nord, le Soudan, l’Indonésie et la République populaire de Mongolie. A partir de cette date, le GPRA mène des activités diplomatiques avec les membres et les non-membres de l’ONU afin d’exercer des pressions sur la France en vue de trouver une solution finale à la question algérienne. Le GPRA a connu trois gouvernements. Ferhat Abbas a été le président des deux premiers et Benyoucef Benkhedda a été désigné président du troisième. Les durées des trois gouvernements vont de 1958 à 1960 pour le premier, de 1960 à 1961 pour le deuxième et de 1961 à 1962 pour le troisième. Le GPRA s’est imposé comme seul représentant jusqu’à l’accord de cessez-le-feu le 19 mars 1962 et a dirigé l’Algérie jusqu’au recouvrement de son indépendance le 5 juillet 1962.
Posté Le : 22/03/2022
Posté par : patrimoinealgerie
Source : poste.dz