Algérie

400 travailleurs en appellent au ministre de l'Habitat



400 travailleurs en appellent au ministre de l'Habitat
Les conséquences de la mauvaise gestion du foncier relevant des zones industrielles de Rouiba et Réghaïa commencent à se faire jour. Après l'affaire SNVI-Tahkout, un autre litige lié également au problème du foncier risque de provoquer la cessation des activités d'un important organisme public spécialisé dans la construction et les études de sol.Il s'agit de la filiale du Laboratoire de l'habitat et de la construction du Centre (LHCC) basée dans la zone industrielle de Rouiba. Plus de 400 travailleurs pourraient se retrouver au chômage technique si l'Etat n'intervient pas pour régulariser la situation du terrain abritant les locaux de leur organisme employeur.Le conflit oppose LHCC à Infrafer, une entreprise publique spécialisée dans la réalisation des infrastructures ferroviaires. Le terrain objet du litige, d'une superficie de plus 5000 m2, est la propriété du Centre national d'études et de recherche appliquée en urbanisme (Cneru).Ce dernier l'a cédé à Infrafer dans les années 1990 laquelle l'avait, à son tour, loué à LHCC de 1999 à 2001 alors qu'elle ne disposait d'aucun acte de propriété. Après l'expiration du contrat, Infrafer a voulu le récupérer, mais le locataire a refusé de quitter les lieux.L'affaire a atterri devant la justice, qui a tranché en faveur d'Infrafer en 2006. Depuis, tout semble avoir marché normalement. Les choses se sont accélérées ces derniers jours, après l'envoi par le biais d'un huissier de justice d'une décision d'expulsion à LHCC, lui demandant «d'évacuer les lieux dans les plus brefs délais». Très inquiets pour l'avenir de leur entreprise, les travailleurs ont adressé une correspondance au ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville afin «de trouver une solution adéquate à ce problème qui menace le devenir de 400 familles».Les rédacteurs de la lettre soulignent que l'arrêt des activités du LHCC entraînerait des retards à de nombreux projets dont elle a été chargée de faire les études, comme les 5000 logements AADL de Bouinan, les 2100 prévus dans la wilaya de Boumerdès, les 2900 logts de l'ENPI à Alger, six POS dans la wilaya de Tizi Ouzou, 8 logements sociaux à Aïn Defla? Ils sollicitent l'intervention du ministère afin «de ne pas perturber le bon fonctionnement de nos activités et nos engagements envers nos clients».Décisions non appliquéesContacté, un membre du syndicat des travailleurs affirme qu'Infrafer n'a aucun droit de louer à un tiers la parcelle qui lui a été cédée par le Cneru. Notre interlocuteur précise que les litiges autour du foncier industriel sont légion au niveau de toutes les zones industrielles de la wilaya d'Alger. Les réunions tenues jusque-là entre les services concernés pour assainir la situation n'ont jamais été suivies d'actes sur le terrain. La dernière remonte au 22 septembre 2014 où il a été décidé d'une batterie de mesures à même de mettre fin à l'anarchie qui règne dans ces zones. En vain.Les participants à la réunion ? dont nous disposons du PV ? avaient demandé aux entreprises EBA, ERC, SNTF, Infrafer et EME de restituer au Cneru les terrains qu'elles avaient loués contrairement à la loi et aux cahiers des charges. Le Cneru devait leur rembourser les sommes qu'elles avaient versées en contrepartie. Mais ces décisions, qui ont pour objectif de mettre un peu d'ordre dans les zones industrielles, ne sont toujours pas exécutées.




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