Algérie

«400 nouveau-nés sur 3500 sont de futurs handicapés»



«400 nouveau-nés sur 3500 sont de futurs handicapés»
La Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH) a tiré la sonnette d'alarme sur le risque d'augmentation du nombre de handicapés s'il n y a pas une prise en charge efficiente pour les nouveau-nés présentant des risques. A l'occasion de la Journée internationale de l'enfance qui coïncide avec le 1er juin, la présidente de la FAPH, Mme Mamri Atika, a appelé à la mise en place de centres de prise en charge précoce des nourrissons présentant des risques pouvant évoluer en handicap à vie. Cette mesure pourrait éviter à plusieurs enfants l'invalidité.
Dans une conférence de presse organisée hier, au siège de la fédération, sise à la cité des Asphodèles à Ben Aknoun, Mme Mamri a affirmé que la plupart des handicaps sont le résultat d'une mauvaise prise en charge dans les services de maternité. Les erreurs médicales sont, selon elle, très fréquentes durant les accouchements, particulièrement celles qui requièrent l'utilisation de moyens pour aider la femme pendant l'accouchement, comme les forceps ou la ventouse.
«Sur les 3500 nouveau-nés enregistrés à Alger, 400 présentent des anomalies», regrette le Dr Karima Loucif, membre de l'association, qui précise que ces cas sont recensés dans la wilaya d'Alger, où des gynécologues et des pédiatres sont présents au moment de la délivrance de la maman.
«Qu'en est-il alors pour les wilayas de l'intérieur où on dénonce l'absence de spécialistes '» s'interroge la présidente de la fédération, qui estime que par extrapolation, le chiffre pourrait atteindre les 35 000 nouveaux cas annuellement à l'échelle nationale.
Une situation alarmante qui interpelle les pouvoirs publics. La même intervenante précise que les femmes enceintes même à terme sont refoulées si elles ne sont pas munies de traitements nécessaires pour provoquer les contractions de l'accouchement. De même qu'elle fait savoir que souvent, ces services sont à cours de pochettes de sang.
«Même si on arrive à trouver des donneurs durant l'accouchement, l'opération s'avèrerait difficile en l'absence de prélèvements», a-t-elle précisé, en réitérant son appel aux hautes instances afin de rappeler à l'ordre les responsables des maternités.
Les centres de prise en charge précoce vont ainsi permettre le regroupement de tous les spécialistes nécessaires pour un bon suivi des nourrissons présentant des risques. Les parents, a déclaré le Dr Loucif, «sont ballottés d'un service à un autre, souvent d'un bout à l'autre de la ville.
Ils finissent par baisser les bras et leur enfant est victime d'une mauvaise prise en charge». Et d'enchaîner : «Notre objectif à travers la création de ce centre est de rassembler toutes les spécialités au sein de ce service et de prendre en charge les nouveau-nés», ajoutant qu'«il ne faut pas attendre deux à trois ans pour dire à la maman que son enfant a besoin d'une rééducation qui peut s'avérer tardive».
Elle appelle ainsi à un plan de natalité, rappelant que la wilaya d'Alger a délivré 32 600 cartes pour handicapés, dont 19 000 à 100%.




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