Algérie - Revue de Presse

400.000 logements inoccupés dans la capitale


Le directeur général adjoint chargé des crédits à la CNEP Banque, M. Athmani, a indiqué hier que quelque 400.000 logements sont fermés et inoccupés au niveau de la capitale. Intervenant lors d'un séminaire organisé à l'hôtel El-Aurassi sur le « financement et l'accessibilité au logement » et parrainé par le ministère de l'Habitat, M. Athmani, qui n'a pas voulu trop s'étaler sur ce chiffre, a affirmé que la banque, qui a retrouvé sa vocation originelle qui consiste dans le financement des habitations, est prête à financer pas moins de 150.000 logements de type LSP. Ce responsable souligne dans le même cadre que la CNEP a accordé jusqu'ici des financements pour la réalisation de quelque 200.000 logements ainsi que 15.000 locaux commerciaux. La même banque a accordé l'année dernière, poursuit M. Athmani, pour 46,7 milliards de dinars de crédits, dont 57% ont été octroyés à des privés. Le secteur privé, a-t-il déclaré, est devenu de plus en plus dynamique ces dernières années, en faisant savoir à ce sujet que la CNEP a recentré tous ces efforts durant cette année sur le financement de logements au profit des citoyens épargnants et non épargnants. Toutefois, concernant l'acquisition de logement dans le cadre de la formule particulier à particulier (PAP), le responsable de la CNEP a indiqué qu'ils sont de plus en plus rares à s'adresser à une banque pour acheter un appartement. «Sur une centaine d'acquéreurs, seulement dix ont fait appel à un financement bancaire », a-t-il encore indiqué, en expliquant que l'acte de propriété constitue très souvent la raison principale du manque d'entrain des acquéreurs à s'adresser à la banque, puisque cette dernière fait de cet acte une condition fondamentale pour financer une transaction. Ce n'est pas la seule raison. Le manque de transparence qui entoure très souvent les transactions immobilières entre les particuliers, qui ne déclarent pas le montant exact de la vente du bien, constitue également une raison qui fait que le contrat d'achat est établi loin des banques qui suivent la réglementation à la lettre. Le directeur général adjoint a précisé par ailleurs que la CNEP a recensé quelque 160.000 personnes qui ont bénéficié d'un crédit et qui sont de « mauvais payeurs », répartis à travers le pays. Est-ce que la CNEP Banque et la CNEP IMMO, qui est en phase de devenir indépendante, à elles seules sont capables de faire face à la demande sans cesse croissante en matière de logements ? Bien évidemment que non, avoue M. Athmani, qui souligne que le problème aujourd'hui n'est pas d'ordre financier mais beaucoup plus lié au nombre insuffisant de promoteurs qualifiés. Ce responsable révélera que quelque 240.000 demandes de logements dans le cadre de la formule AADL, rien qu'à Alger, sont toujours en instance et 25.400 habitations nécessitent une réhabilitation. Pour le PDG de l'EPLF de Skikda, M. Redouane Mohammedi, des solutions existent pourtant pour freiner la crise du logement, voire pour mettre un terme à une crise qui constitue un véritable casse-tête chinois pour les autorités. La solution réside, explique ce responsable qui a pris la parole, dans la formule « promotionnel locatif ». La formule, très répandue dans les pays développés et même dans les pays émergents, consiste à accorder des financements bancaires pour des promoteurs (publics ou privés) qui s'étalent sur une longue durée (30 années) pour réaliser des logements qui seront uniquement loués. La « longueur » du remboursement du financement au promoteur lui facilitera son remboursement et les logements réalisés seront toujours disponibles quand le locataire quitte son habitation. En plus de la création d'emplois et de l'entretien durable du patrimoine, poursuit le responsable de l'EPLF de Skikda, cela va contribuer d'une manière concrète à mettre un terme à la spéculation qui entoure le secteur de l'immobilier dans notre pays. A noter que plusieurs responsables concernés par le secteur de l'habitat ont été conviés à intervenir dans ce séminaire, notamment les responsables de la CNL et des différents fonds de garantie institués pour accompagner les banques et les promoteurs immobiliers dans les projets de réalisation de logements. D'après une note distribuée à la presse hier, au 30 juin 2006, quelque 340.000 logements ont été livrés, alors qu'un peu plus de 500.000 unités étaient en cours de réalisation. Il ne reste, selon la même source, que 144.000 logements à lancer pour boucler le programme quinquennal, qui prévoit la réalisation de 1,034 million de logements d'ici l'année 2009.
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