Algérie

40 économistes soutiennent François Hollande



40 économistes soutiennent François Hollande
De notre correspondant à Paris
Merzak Meneceur

à chaque élection nationale française, présidentielle ou législative, la droite française utilise, comme un des fondamentaux de ses attaques contre la gauche, l'incapacité, à croire que c'est congénital, de celle-ci à gérer l'économie et les finances du pays. Fidèle à cette arme électorale ancestrale, Nicolas Sarkozy a, dimanche dernier, lors de son meeting à la place de la Concorde à Paris, fustigé le programme de son rival socialiste, François Hollande, en ces termes : «Deux voies sont possibles : l'une imposera les solutions du passé, au mieux elle ne résoudra rien. Elle restera prisonnière de tous les conservatismes, de tous les corporatismes.» «Elle continuera à laisser les frontières s'effacer et la nation s'affaiblir. Au pire, elle découragera la réussite, elle ruinera les classes moyennes, sans enrichir les pauvres' L'autre voie (donc la sienne), c'est celle qui sera tournée vers l'avenir.» Propos clivant signifiant votez pour moi ou c'est le chaos.Cet argumentaire, déjà utilisé en 1936 pour empêcher, en vain, la victoire du Front populaire et en 1981 pour barrer la route, sans succès, à l'avènement présidentiel de François Mitterrand, a reçu, hier, comme une réplique programmée, une fin de non-recevoir de quarante économistes, analystes, chercheurs, professeurs dans les grandes écoles ou à l'université, qui ont décidé de sortir de leur silence pour afficher leur soutien à François Hollande. Pour eux, il n'y a aucun doute : «La crédibilité, l'ambition et la cohérence sont du côté du candidat socialiste.»Dans un long texte publié dans le quotidien du soir Le Monde, ces économistes affirment avoir étudié la crédibilité des projets présidentiels pour aboutir à cette conclusion : «Un candidat se dégage à nos yeux, le plus apte à redresser la France et rassembler les Français. Ce candidat, c'est François Hollande.»Pourquoi ' Les économistes expliquent leur prise de position sur les grands thèmes économiques et financiers, avec en premier lieu la crise de l'euro et de la dette. «La crise de la dette, disent-ils, ne pourra se régler si la croissance est brisée et le pouvoir d'achat en berne. Une réorientation de la construction européenne est urgente, au service de la croissance et des citoyens européens, avec notamment la négociation d'un nouveau Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance avec nos partenaires européens.» C'est ce que propose Hollande.Sur l'assainissement des finances publiques, les quarante économistes trouvent que «l'objectif de revenir à l'équilibre budgétaire à la fin du quinquennat constitue un cadre exigeant mais crédible» et le «cap fixé» par Hollande dans sa grande réforme fiscale «est bon» parce qu'il propose «une réorientation de la politique fiscale dans le sens d'une plus grande justice sociale et d'une plus grande efficacité économique».Les économistes sont, ensuite, sévères avec le bilan de Sarkozy dans le domaine de la modernisation de l'Etat où le non renouvellement d'un fonctionnaire sur deux a abouti à des administrations «désorganisées» à des fonctionnaires «démobilisés» et à une «qualité des services publics dégradée». Comme ils sont sévères sur sa politique de l'emploi et de pouvoir d'achat qui nécessite «une nouvelle orientation», sur le comportement face à la mondialisation et les défaillances du système financier et le bilan de cinq ans en matière de compétitivité économique qui «atteste d'une erreur stratégique dans l'analyse des déterminants de la compétitivité française'». Dans tous ces domaines, ils affirment trouver dans le programme de Hollande, des réponses adéquates à leurs préoccupations. «Pour toutes ces raisons, nous appelons à voter pour François Hollande», est-il affirmé en conclusion du document.Cette prise de position des quarante économistes a été rendue publique le jour de la publication du dernier sondage en date, qui met à égalité Sarkozy et Hollande au premier tour, 27 % des intentions de vote pour chacun. Mais au second tour, le 6 mai, le prétendant socialiste est toujours donné vainqueur avec 53 % des voix contre 47 % au président sortant. Ce pronostic, comme ceux publiés auparavant par d'autres instituts de sondages, est à prendre avec précaution sachant que 48 % des électeurs ont changé d'intentions de vote depuis six mois et que 30 % ne sont pas encore sûrs de leur choix. La campagne électorale demeure intense. Les dix candidats à la présidentielle livrent les derniers temps forts de leur bataille pour les ultimes jours de la campagne qui se terminera vendredi soir.




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