Algérie

40 dollars le baril de référence, le prix de la précaution '


En l'absence de réformes structurelles profondes, eu égard à la situation qui prévaut sur le plan sanitaire et ses développements, et puis des perspectives pas très brillantes pour le marché pétrolier, l'exercice que constitue l'établissement de la loi de finances pour l'année qui s'annonce est tout sauf une sinécure.Le gouvernement Djerad s'est donc astreint à l'élaboration de sa loi de finances pour 2021, en s'adaptant autant que faire se peut à un tas de contraintes, aussi bien endogènes qu'exogènes, pour parvenir à établir que le déficit budgétaire devrait passer de 2 954,88 milliards de dinars, prévu dans la loi de finances complémentaire en vigueur, à 3 614,42 milliards de dinars en 2021. Ce n'est pas tout.
Le projet de loi de finances conclut, en effet, que le déficit budgétaire devrait atteindre pas moins de 13,75% du Produit intérieur brut (PIB) alors que pour cette année, la loi de finances complémentaire avait estimé cette même part du déficit budgétaire à 10,4% du PIB. Que dire alors des 17,6% du PIB que représentera le déficit du Trésor ' Des chiffres qui font frémir les économistes de tous bords surtout au regard de ce qui a cours sur le plan sanitaire et ses répercussions sur l'activité économique, déjà pas très brillante avant que la pandémie n'atteigne l'Algérie.
Les indicateurs ne prêtent pas trop à l'optimisme même si l'éxécutif assure que, pour la période 2021-2023, le «cadrage budgétaire» offrira toute latitude au gouvernement de poursuivre la mise en ?uvre de sa stratégie axée sur la maîtrise des dépenses publiques et l'amélioration progressive des recettes fiscales, sans toucher aux transferts sociaux.
Sur le plan des recettes, selon les prévisions du gouvernement pour 2021, elles passeront à 5 328,2 milliards de dinars. Des recettes tributaires de nombreux facteurs dont, évidemment, l'état du marché pétrolier et du prix du baril. Prix qui a été fixé au référentiel de 40 dollars le baril pour l'établissement du projet de loi de finances 2021. C'est-à-dire le prix autour duquel le baril oscille depuis la moitié de l'été dernier et celui auquel le même baril s'accroche tant bien que mal depuis deux semaines maintenant, après que la pandémie de coronavirus se soit mise à déferler de nouveau et fait souffler un nouveau vent de panique sur le marché. Si à la fin de cette année les recettes de Sonatrach devraient s'établir entre 20 et 22 milliards de dollars avec des prix de longues semaines durant affreusement bas, pour la loi de finances 2021, le même prix du baril est pris comme référence, miroitant des recettes à plus de 23 milliards de dollars et à plus de 28 milliards de dollars pour l'année d'après, celle pour laquelle le gouvernement a opté pour un prix de référence également de 40 dollars le baril. Il n'est pas inutile de rappeler que la loi de finances initiale pour cette année avait pris en compte un baril de pétrole de référence à 50 dollars avant qu'il soit porté à 30 dollars pour l'élaboration de la loi de finances complémentaire en vigueur.
Des projections quant au prix du baril de pétrole (40 dollars) qui montrent que le gouvernement Djerad a comme qui dirait pris des pincettes pour élaborer la problématique, loi de finances 2021, puisque personne ne sait ce que réserve comme inconnues la suite ou la fin de la pandémie de Covid. Ceci d'autant que les perspectives sur les prix des barils de pétrole n'ont pas fini de se télescoper. Entre ceux qui voient le prix du baril de pétrole s'envoler et ceux qui au contraire s'attendent que le Brent ou le WTI se fracasse de nouveau, les spéculations n'en finissent pas. Dernière prédiction en date : celle des analystes de Citibank.
Lundi, les experts de Citi ont, en effet, révisé à la baisse leurs perspectives pour le prix du brut pour l'année prochaine de 5 dollars, soit à 49 dollars le baril, prenant en compte le pic mondial des cas de coronavirus qui devrait avoir un impact sur la demande de pétrole. Citi a également réduit son estimation du prix du Brent de 5 dollars le baril à 54 dollars le baril, alors qu'il y a deux mois les mêmes experts s'attendaient à ce que les prix du pétrole remontent à 60 dollars le baril, car l'offre excédentaire aura été réduite d'ici là.
Azedine Maktour
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