On avait insinué qu'il était gravement malade. On a vu un homme en pleine possession de ses moyens. On nous avait suggéré qu'il avait perdu de sa superbe, le candidat que nous avons suivi hier à la télévision a crevé l'écran.
En guise de réponse à des interrogations minées qui auraient démoli n'importe qui et au moment même où l'on s'attendait à un fléchissement, où l'on guettait un signe d'énervement, l'homme renversait la vapeur et reprenait l'initiative avec une assurance déroutante ! Contrairement aux autres candidats qui se plaignent de ce que l'on parle trop du passé et qui attendent avec hâte le moment de présenter leurs programmes, Abdelaziz Bouteflika tenait à orienter les débats vers ce qu'il appelle «l'âge d'or de l'Algérie», une manière de s'attirer les faveurs d'un électorat nostalgique. On peut reprocher à l'homme son refus de se positionner sur l'échiquier politique et sa tendance à vouloir trop rassembler. C'est une utopie que de prétendre rapprocher un islamiste d'un démocrate. Il est maintenant prouvé clairement qu'il est impossible de construire une démocratie avec des extrémistes prêts à utiliser tous les moyens, y compris l'élection et le discours démocratique, pour accéder au pouvoir. M. Bouteflika a bien parlé mais parfois il nous semblait surgir brusquement d'un autre âge, une époque lointaine où il n'y avait ni Ben Laden, ni Afghanistan…
maamarfarah20@yahoo.fr
*Billet publié au lendemain de l'interview du candidat Bouteflika (1999) à la TV.
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Posté Le : 10/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Maamar Farah
Source : www.lesoirdalgerie.com