Algérie

40 à 45 familles d'accueil recensées chaque année à Relizane Adoption d'enfants



40 à 45 familles d'accueil recensées chaque année à Relizane Adoption d'enfants
Photo : Riad
Par Algérie Presse Service

A Relizane, la «kafala» ou l'adoption d'enfants est une pratique qui commence à s'ancrer dans une société encore marquée par son caractère rural et traditionnel, au regard des dernières statistiques de la DAS. En effet, la direction de l'action sociale (DAS) indique qu'entre 40 et 45 familles d'accueil d'enfants adoptifs sont recensées chaque année dans la wilaya.
Selon une assistante sociale à la DAS, les couples stériles sont bien sûr les plus intéressés par cette «kafala», viennent ensuite les femmes célibataires. L'adoption d'enfants par des familles d'accueil est perçue comme la démarche idéale pour permettre à des couples stériles de vivre l'immense bonheur d'élever un enfant et de lui offrir la sécurité et l'amour dont il est privé, assure-t-on de même source. Avant de donner l'aval pour cette adoption selon les préceptes de l'Islam, les dossiers de demandeurs font l'objet d'une étude approfondie qui prend en considération notamment les conditions sociales de la famille d'accueil et ses aptitudes mentale et morale à assumer cet acte louable. Une commission compétente se réunit à chaque trimestre pour examiner ces dossiers et délibérer, selon la même source. Par la suite, la direction de l'action sociale se charge du suivi de l'adoption en restant en contact permanent avec les familles d'accueil et intervenant à chaque fois qu'il y a manquement ou atteinte aux droits de l'enfant adopté, comme par exemple son utilisation à des fins de mendicité, a-t-on ajouté. La prise en charge d'enfants nés sous X obéit au souci de leur procurer une chaleur familiale et de veiller à leur équilibre psychique, a-t-on souligné. Nabila (16 ans), rencontrée à la DAS en compagnie de sa mère adoptive pour régler une affaire administrative, se dit très heureuse au sein de la famille d'accueil qui l'a adoptée depuis l'âge de 13 ans, soulignant qu'elle est choyée, ne sentant aucune privation. Pour sa part, la mère adoptive a affirmé que cette adolescente lui procure de la joie et de la satisfaction, la considérant comme sa propre progéniture. Encouragée par cette première expérience, elle a même adopté un garçon âgé aujourd'hui de six ans avec lequel Nabila partage des sentiments d'amour fraternel et de tendresse. Pour son équilibre psychique, et «pour que l'enfant adoptif ne se heurte pas, dans sa jeunesse, à un complexe psychologique, il doit être informé de son cas à un âge précoce», a souligne Fatima (38 ans), responsable d'un atelier de couture qui a adopté une fille âgée de deux ans lui donnant toute l'affection et l'éducation voulue. Samia, une fonctionnaire, mère d'une fille aujourd'hui âgée de 15 ans, qui a aussi adopté une fille de deux ans, se dit obligée d'informer l'enfant adoptif en présence d'un psychologue pour ne pas lui causer une crise affective à l'avenir. Cependant, le dilemme auquel est confronté l'enfant adoptif est le désir à l'adolescence de connaître sa mère biologique et les raisons de son abandon.
Cette quête est souvent vouée à l'échec et l'adolescent cesse de fouiner dans son passé et finit par accepter sa situation, a-t-on évoqué à la DAS. Certains estiment que la solution à ce problème est de sensibiliser la société sur les souffrances de cette catégorie sociale, dans la perspective de lutter davantage contre l'abandon des enfants nés de rapports extraconjugaux.


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