40.000 cartouches saisies à Alger Des «Rym» algériennes contrefaites en Chine

Des cigarettes Rym fabriquées frauduleusement en Chine ont été importées illégalement en Algérie. La douane a annoncé, hier, la saisie de 85.000 cartouches de cigarettes de contrebande. Cette prise a été opérée au cours d'une opération de contrôle par scanner de deux conteneurs, l'un rempli de 45.000 cartouches de cigarettes de marque «Marlboro» et de «Gauloises», l'autre de 40.000 cartouches de marque «Rym» (SNTA) produites en contrefaçon en Chine. La fausse déclaration en douane spécifiait qu'il s'agissait d'habillements, selon l'APS. Les services des douanes ont déposé plainte contre les importateurs alors que les investigations se poursuivent pour démasquer le réseau derrière ce trafic qui porte une atteinte grave aux intérêts de l'économie nationale et également, précise-t-on de même source, à la santé publique. La valeur estimée de la saisie est de 70 millions de dinars. Cette affaire de cigarettes Rym confirme que la Chine est devenue la destination préférée des contrefacteurs et des contrebandiers algériens. Ces derniers se font fabriquer toutes sortes de marques algériennes en Chine pour les importer ensuite frauduleusement et les écouler sur nos marchés. Les spécialistes de la lutte contre la contrefaçon sont formels: l'Empire du Milieu est devenu le principal fournisseur des produits contrefaits pour l'Algérie. Tous les articles sont concernés: cigarettes, robinetterie, coutellerie, boulonnerie, les appareils électriques, les cosmétiques et même les médicaments. La méthode est en fait simple. Les barons de l'importation prennent des produits algériens et les font fabriquer en Chine dans des usines destinées à l'Algérie. «En Chine, il suffit de leur montrer le produit et de leur dire ce que vous voulez. Le reste leur appartient. Ce sont des maîtres dans le copiage et la contrefaçon. Les Chinois ne se gênent pas de fabriquer les articles identiques à n'importe quel produit». L'entreprise BCR (Boulonnerie, coutellerie et robinetterie) est touchée de plein fouet par le phénomène de la fabrication illégale de ses modèles en Chine. «Plus de 80% des produits contrefaits importés proviennent de Chine», affirme M. Benhamadi, directeur d'Orfée, filiale de BCR, spécialisée dans la coutellerie. Membre du groupe de protection des marques, M. Benhamadi affirme: «la contrefaçon touche parfois la marque, parfois le produit. On a trouvé sur le marché des articles identiques à nos produits qui ne portent aucune marque et des produits qui portent notre marque, mais qui ne sont pas fabriqués dans nos usines». Outre les conséquences économiques sur les sociétés concernées, la contrefaçon des produits comme la cigarette et la robinetterie représente un problème de santé publique. L'industrie de la contrefaçon est, en effet, peu soucieuse des normes de fabrication.