Algérie

4 personnes arrêtées à Oran



Quatre individus ont été interpellés par les services de police à Oran et devront être présentés, demain, devant le parquet du tribunal de Fellaoucène pour publication de messages de haine incitant à la violence.A ce sujet, un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), rendu public hier, a indiqué que les éléments de la brigade de lutte contre la cybercriminalité de la police judiciaire de la sûreté de la wilaya d'Oran ont procédé à l'arrestation de quatre individus impliqués dans la diffusion de vidéos subversives qui appellent à la haine et à la discorde entre les citoyens.
Un chef d'inculpation conformément à la loi sur la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine, adopté depuis l'année dernière en Algérie. Selon les informations en notre possession, les mis en examen, dont un mineur laissé en liberté et les autres placés en garde à vue, avaient diffusé une vidéo sur les réseaux sociaux insultant et vilipendant les Kabyles.
Comme le prévoit la loi sus-citée, le procureur s'est autosaisi du dossier et des éléments de la BRI ont arrêté, mercredi dernier, les prévenus dans le quartier de Belgaïd.
Rappelons que l'article 32 de cette loi stipule que le "discours de haine est passible d'une peine d'emprisonnement de trois à sept ans et d'une amende de 300 000 à 700 000 DA, s'il comprend l'appel à la violence". Par ailleurs, et dans une autre affaire similaire, la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADH) a saisi la justice en déposant auprès du procureur de la République d'Annaba une plainte contre X. "Si les Algériens, le père de la victime en tête, appellent à faire la part des choses et à ne pas incriminer toute une région, certaines voix persistent à semer la haine et la discorde", avait précisé le communiqué de l'ONG.
Ce recours à la justice concerne la vidéo d'un énergumène appelant à la violence contre les Kabyles après les événements du 11 août dernier de Larbâa Nath Iraten. Si les discours de haine et de discrimination se sont multipliés et banalisés ces derniers temps particulièrement suite à l'assassinat et au lynchage de Djamel Bensmaïl, il n'est pourtant pas une nouvelle donne circonstancielle.
À ce propos, la LADH a indiqué que des voix analogues "depuis plusieurs mois, donc bien avant le drame du mercredi 11 août, développent sur les réseaux sociaux un discours ouvertement raciste et discriminatoire à l'égard d'une partie du peuple algérien". On se souvient tous des campagnes de dénigrement et de déstabilisation contre la Kabylie menées par des personnages caricaturaux cherchant à semer la division entre Algériens à travers des publications suintant la haine et cultivant la malveillance et l'animosité, chacun défendant ses propres intérêts.
De celle qui se cache derrière son immunité parlementaire aux voix en service commandé, les réseaux sociaux ont été le théâtre d'une véritable attaque orchestrée et commanditée contre une région du pays et alimentée par une armée de trolls, les fameuses mouches électroniques. La Kabylie, sous le feu d'insidieuses et dangereuses accusations, a dû faire face à un déferlement de haine notamment suite à l'interdiction du port du drapeau amazigh décrété par Gaïd Salah.
Pour rappel, la loi relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine porte notamment création d'un "observatoire national de la prévention de la discrimination et du discours de haine" placé auprès du président de la République. Cet organisme "est chargé de la détection et de l'analyse de toutes les formes et de tous les aspects de la discrimination et du discours de haine, d'en rechercher les causes et de proposer les mesures et procédures nécessaires à leur prévention".
Sa mission porte, en outre, sur la "détection précoce" des actes de discrimination et de discours de haine et d'en "alerter" les autorités concernées, et aussi d'"informer" les autorités judiciaires compétentes des actes dont il prend connaissance, susceptibles de constituer l'une des infractions prévues par la présente loi.

SAID OUSSAD


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