Algérie

4 e mondât



Contexte politique : des débats acerbes entre opposants et partisans du quatrième mandat
- Dans la période précédant l’annonce, tardive, de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat, ses partisans et ses opposants ont multiplié les effets d’annonce et les spéculations. En effet, entre son retour en Algérie, en juillet 2013, après une absence de 80 jours en France, et l’annonce de sa candidature le 22 février 2014, le retrait définitif d’Abdelaziz Bouteflika du pouvoir ou son maintien ont accaparé l’attention de toute la classe politique. L’homme qui ne cesse de marteler qu’il refuse d’être un trois-quart de Président va-t-il braver sa maladie et briguer un quatrième mandat ?, s’interroge-t-on à cette époque. Cette question a donné lieu à un débat acerbe entre les opposants et les partisans du quatrième mandat.

. MohcenBelabes, « Bouteflika doit être destitué ». Liberté, 11/04/2014. http://www.djazairess.com/ (...)
6Pour ses opposants, regroupés essentiellement au sein de la Coordination pour les Libertés et la Transition Démocratique (CLTD) et du mouvement Barakat (ça suffit ! en arabe), Abdelaziz Bouteflika ne doit pas briguer un quatrième mandat. Si certains prétendent qu’il n’ira pas au bout de son troisième mandat et optera pour des élections anticipées, d’autres demandent tout simplement l’application de l’article 88 de la constitution qui « stipule la destitution du président de la République pour cause de maladie grave et durable »3.

-Après l’annonce de sa candidature, ses opposants lancent une campagne afin d’inciter les électeurs algériens à boycotter l’élection du 15 avril. Des meetings sont organisés dans la capitale Alger, dont le plus important est tenu à la salle Harcha le 21 mars 2014. Il réunit des personnalités politiques de tous bords (islamistes, conservateurs et laïques), qui appellent tous au boycott du scrutin. Dans le même registre, le mouvement Barakat organise des rassemblements tous les samedis dans des lieux symboliques comme la place Audin, au centre d’Alger, ou au siège de la télévision nationale.

-Dans le camp opposé, une trentaine de partis politiques, appuyés par des associations civiles, soutient la candidature d’Abdelaziz Bouteflika. Au « quatrième mandat de tous les dangers », brandi par l’opposition, les partisans de la continuité opposent le « quatrième mandat de tous les espoirs », comme pour signifier que le salut de l’Algérie est tributaire du maintien d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir. Des partis comme le Rassemblement national démocratique (RND), le Front de libération nationale (FLN), le Rassemblement de l’espoir de l’Algérie (TAJ), le Mouvement populaire algérien (MPA) d’Amara Benyounes, appuyés par des associations comme le Forum des Chefs d’entreprises (FCE, voir la deuxième partie de cette chronique), les organisations appartenant à la famille révolutionnaire et certains médias déploient une intense énergie pour « vendre » le quatrième mandat. La campagne que mènent ces acteurs politiques et associatifs est dominée par la rhétorique sécuritaire, mettant en avant les menaces auxquelles l’Algérie fait face (au sud notamment) et diabolisant les adversaires du quatrième mandat.

Contexte socio-sécuritaire : la contestation gagne le sud
4 . El Moudjahid du 03/09/2015.
92014 est, à l’instar des années qui l’ont précédée, une année de contestation sociale. Un grand nombre de mouvements sociaux ont été enregistré. La Direction générale de la sécurité nationale a annoncé 5 572 interventions en matière d’atteinte à l’ordre public et procédé à l’arrestation de 1 428 personnes4. Toutefois, quelques particularités méritent d’être signalées.


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