Algérie

3e FNTP Festival national de théâtre professionnel


L?intrusion de l?inadmissible A la représentation du deuxième spectacle en compétition à la 3e édition du festival national de théâtre professionnel, le public était dérouté pour les plus indulgents de sa composante. Mais pour ceux qui y suspectaient la manifestation d?une sinistre man?uvre extra théâtrale ciblant la crédibilité du FNTP, la colère était de rigueur. En effet, pour d?aucuns, El khorda, la casse, selon la traduction de son auteur, participait d?une casse du festival pour avoir été primé lors du festival régional de Annaba en vue de figurer dans la sélection du FNTP. A cet égard, on ne peut que souscrire au sentiment général de révolte tant El khorda, une production de la maison de la culture de Tébessa, ne satisfait à aucun critère permettant de la considérer comme une ?uvre du 4e art. Se peut-il que l?est du pays, celui en particulier de Afak Batna et de Masrah El Tedj de Bordj Bou Arrérridj, n?ait pu enfanter de meilleur cette année qu?une « khorda » qui n?a l?excuse ni d?être structurée autour d?un quelconque conflit, ni de la moindre once de fable, ni enclenchée à partir d?un prétexte théâtral qui aurait été perdu de vue au fil des situations ? En effet, le spectacle se résume à un bavardage entre un trio de déclassés, des loosers plutôt que des marginaux, délivrant des bribes de discours repris sans transcendance du langage de la rue. En outre, pour toute écriture scénique, la mise en espace, plutôt que mise en scène, aligne le cliché et l?artifice. Il n?était pas alors étonnant au bout de 20 mn de représentation d?entendre des sièges claquer, ceux des spectateurs précautionneux qui s?étaient installés à l?arrière pour éventuellement s?éclipser sans trop déranger. Et parmi les invités venus hors d?Algérie, celle que l?on connaît pour ne pas s?embarrasser de politesse en présence de la médiocrité, en l?occurrence Majda El Kassas, a préféré rejoindre la place Abdelkader Alloula et la bruine qui crachinait dehors, là où tous les déçus s?agglutinaient par petits groupes. Du coup, et comparativement, le spectacle de la veille, El haouat oua kasr, une production du TR Constantine, prenait l?allure de petit chef-d??uvre. Et en effet, ce spectacle, dont nous avons rendu compte dans ces mêmes colonnes, avait été plus plaisant à suivre, nonobstant le hiatus qu?y inscrivait par endroit la confrontation de deux écoles théâtrales, celle d?une écriture dramatique où le discours prend le pas, peu ou prou, sur le discours théâtral, et une écriture scénique vouée à ce dernier, El Haouat s?est laissé voir après un premier peu digeste tableau et malgré un comédien principal qui, par un jeu sans nuance, n?a pu ni traduire la naïveté qui caractérise son personnage ni lui attirer la sympathie du public.
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