Le spectateur qui a assisté à la représentation de la troupe Sarkhat Arokah, de l'Association culturelle des arts dramatiques de Tamanrasset, a dû ressentir l'angoisse de l'attente que les jeunes comédiens de cette lointaine contrée ont essayé de transmettre.
Ized (Les cendres), tel est le titre de cette pièce dont la sobriété du décor a su illustrer la simplicité et l'immensité du Sud : un puits au milieu de la scène, autour duquel évoluent les protagonistes s'essayant à des expressions corporelles qui ont su subjuguer le public et l'ont retenu jusqu'à la fin du spectacle.
S'exprimant dans la langue targuie dont la compréhension n'était pas évidente pour la grande majorité, ils sont arrivés à séduire une salle comble qui n'hésitait pas à réagir pendant les moments forts. La trame est aussi simple que le décor : un groupe de personnes assis autour d'un puits, avec pour seul périmètre les entourant la ligne d'horizon que le jeune réalisateur et auteur autodidacte, Abdelkader Azzouz, a su représenter par l'absence de toute limitation d'espace scénique. «Ma participation à la deuxième édition du festival m'a beaucoup apporté», nous dira-t-il.
Ce qui est vrai, puisque l'année dernière, il avait lui-même été déçu par ce qu'il a qualifié «de piètre prestation», en promettant de revenir avec quelque chose de plus consistant.
Revenons à la pièce : ce groupe de personnes évoluant autour de ce puits, ' unique point d'attache dans cette immensité nue, mais combien complexe et à quel point elle a besoin d'être comblée ! ' attendent que les bouleversements qui se déroulent ailleurs cessent d'être de simples échos qui leur parviennent et doivent se concrétiser.
Les protagonistes attendent le train des changements comme le commun des passagers attendrait le bus. Viendra-t-il ou ne viendra-t-il pas ' semblent-ils s'interroger, pour qu'à la fin ils décident ensemble de faire l'effort de chercher le chemin qui les mènera vers le changement, et chacun y va de son côté en entonnant Avradh wa, avradh wa (C'est cette route, c'est cette route). Cette phrase bien comprise par le public leur collera à la peau autant de fois qu'ils se produiront sur les planches du Théâtre régional de Batna. Une troupe qui mérite plus d'engagement de la part de l'institution culturelle en guise d'encouragement.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/12/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lounes Gribissa
Source : www.elwatan.com