Algérie

37 ans après, que reste-t-il de la perestroïka '



Ce fut un séisme planétaire dans un contexte mondial où toutes les spéculations politiques, voire de stratégie globale, convergeaient vers la chute du mur de Berlin en novembre 1989. Les ennemis acharnés du communisme sont finalement arrivés à leur fin : voir de leur vivant l'éclatement de l'empire soviétique et s'éloigner le spectre d'une révolution qui menace l'hégémonie du capitalisme mondial. Les pays sous tutelle de l'ancienne URSS, née de la Seconde Guerre mondiale, s'affranchissent avec fracas et à grands coups de publicité du camp opposé, l'Occident euphorique. La république des Soviets boucle ses soixante-huit ans d'existence. L'URSS est morte. Les astronautes, en mission sur la station spatiale Mir, retourneront sur Terre dans un pays autre, comme un pied-de-nez à l'Histoire : la Russie. C'est la curée, car c'est à qui mieux mieux de prendre possession de la dépouille de l'ancien bloc soviétique. L'événement marquera, pour de longues années, un nouveau monde qui marginalisera la Russie en prise avec les démons de la nomenklatura, les apparatchiks de l'ancien système qui n'en démordent pas, prêts à tout pour sauvegarder leurs intérêts matériels et statut social. Ce sera l'homme malade de l'Europe. Mais pour un temps seulement, car la perestroïka (réformes) censée mettre l'immense pays sur de nouvelles bases se révèlera un traumatisme au visage de son initiateur, Mikhaïl Gorbatchev. Les nouveaux maîtres voudront vite tourner la page de ce « passage à vide » et prétendre reprendre leur place dans les affaires du monde. C'est de nouveau le choc entre la Russie, qui n'est pourtant plus l'épicentre du communisme, et l'Occident (Etats-Unis/Europe). Désormais, ce dernier va s'atteler à encercler le rival en attirant à lui les anciennes républiques alliées hier à l'ancienne URSS, par tous les moyens y compris la corruption d'Etat à coups de centaines de millions de dollars. Ainsi l'Ukraine, grenier à blé des Russes, est transformée en abcès, tant les convoitises de l'Otan se font insistantes au risque de provoquer une guerre aux conséquences incalculables. Les deux camps disposent aujourd'hui d'armes sophistiquées de destruction massive. Propagande, guerre des nerfs, tous les moyens de dissuasion (ou d'intimidation) sont déployés de part et d'autre à l'heure des réseaux sociaux et de l'internet. La Russie ne se revendique pas du système capitaliste. L'internationalisme prolétarien est remplacé par les mercenaires de l'agence Wagner, un appendice du Kremlin. Mais dans ce rééquilibrage à l'échelle mondiale, les pays amis de la révolution d'Octobre 1917 se retrouvent orphelins de repères, eux qui avaient choisi l'option socialiste comme modèle de développement. Tant bien que mal, ils tentent aujourd'hui de s'adapter aux conditions imposées par la mondialisation, ignorant sans doute qu'ils sont devenus un enjeu grandeur nature, des parts de marché à conquérir. Le plus dramatique dans cette nouvelle donne est qu'au plan économique, c'est la quadrature du cercle. Les Etats, dépourvus d'idéologie ou tout simplement de projet économique et social, sont devenus les otages des hommes d'affaires véreux sans foi ni loi : les oligarques, désignés en Algérie sous le vocable de «Issaba» (clan mafieux). D'autre part, la course aux parts de marché prend des allures de violents affrontements par pays interposés (Syrie, Libye, Mali...). De quoi sera fait demain ' Le pire serait à venir, selon des observateurs les moins pessimistes.Brahim Taouchichet


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