35 milliards de centimes de pertes COMMERCE EXTERIEUR À ORAN

A l'issue de leur sortie, les inspecteurs de la direction du commerce ont établi 17 procès-verbaux, tous liés aux transgressions du Code commercial.
Aucune mesure répressive ni aucune loi ne semblent pouvoir juguler, du jour au lendemain, le phénomène de la truanderie et tricherie commerciales, notamment dans le cadre du commerce extérieur. A Oran, l'importation est, contre toute attente, synonyme de tous les coups quitte à l'exercer en violation, de bout en bout, du Code commercial en présentant des fausses factures et des fausses adresses. C'est le cas de six importateurs qui se sont évaporés dans la nature. Cette révélation a été possible après que les services de la direction de commerce de la wilaya eurent à effectuer près de 80 sorties axées essentiellement sur le contrôle des dépôts des importateurs. Dans le tas, 17 procès-verbaux, tous liés aux transgressions du code commercial dont 11 cas relevés portent sur le défaut de la facturation, ont été établis. Dans le sillage de la même procédure, plusieurs autres importateurs exercent dans l'importation sans pour autant se prémunir d'un domicile fixe, c'est-à-dire dépourvus de raison sociale ou de lieu et d'adresse de domiciliation de leur activité. C'est là le premier bilan qui a sanctionné les différentes sorties effectuées par les inspecteurs de la direction du commerce d'Oran lors du premier trimestre de l'année en cours. Les pertes sont sèches. Celles-ci, constituant le net à gagner par le Trésor public, sont estimées à un pactole avoisinant quelque 35 milliards de centimes. Les services douaniers, ceux du fisc ainsi que les services judiciaires, ont été saisis en vue d'ouvrir les enquêtes dans le but de situer avec exactitude la domiciliation de ces importateurs fugitifs.
A Oran, tous les coups sont permis. La répression de la tricherie commerciale n'est pas en reste. En 2012, les services douaniers ont ouvert près de 1500 enquêtes portant sur les opérateurs économiques. Près de 1000 investigations ont été parachevées pendant que le reste se poursuit. Plus de 1000 infractions, dont le montant des pertes a été estimé à quelque 34 milliards de dinars, ont été relevées. Plus de 35% d'infractions sont liées aux procédures de change dont la gabegie a été arrêtée à plus de 21 milliards de dinars. Quelque 96 milliards de dinars ont constitué le net à gagner suite au dédouanement sous des faux documents. Globalement, le commerce extérieur est devenu comme un simple jeu de routine dans une wilaya qui continue à se chercher en vue de se placer en tant que métropole, aussi bien régionale, que méditerranéenne. Dans l'une des dernières affaires débusquées et traitées aussitôt par les douaniers exerçant au niveau du port d'Oran, une affaire qui est totalement sortie de l'ordinaire. Celle-ci a, dans le papier de déclaration, porté sur l'importation, à partir de la Chine, d'une grande quantité de papier destiné à la transformation dans le cadre de la petite et moyenne industrie. Or, les trois conteneurs, qui ont été commandés pour une coquette somme de 80.000 euros, accostent dans le port d'Oran pleins à craquer de roches.
Une autre affaire a été tirée au clair tout récemment au niveau du port sec d'Oran. Celle-ci porte le sceau de l'importation de trois conteneurs chargés de produits céramiques, représentant une facture de quelque 76.000 euros. Les conteneurs, ainsi que la marchandise les contenant, ont été sur le champ saisis après que les douaniers se soient rendus compte que l'importateur a présenté la marchandise sous une fausse déclaration d'importation. Oran, qui foisonne d'importateurs, compte environ 3000 commerçants, tous déclarés à la Chambre nationale du registre du commerce. Près d'une centaine de ces derniers exercent dans l'importation des produits variés. Une douzaine de ces derniers ont bénéficié des dernières facilités accordées par l'Etat, notamment en ce qui concerne le dédouanement rapide des marchandises importées.