«35% de la production de
Sonatrach en 2015 proviendra des exploitations opérées à l'étranger », a indiqué
le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil.
Invité mercredi soir par le club Excellence Management du Forum des chefs
d'entreprises (FCE), en collaboration avec British Petroleum (BP), à l'hôtel
El-Aurassi, le ministre a annoncé que la compagnie pétrolière nationale aura,
dans les prochaines années, accès directement au marché interne européen.
«Sonatrach va distribuer et commercialiser directement le gaz notamment dans le
Royaume-Uni, l'Espagne et l'Italie», a-t-il soutenu devant une assistance
composée d'anciens ministres, de chefs d'entreprises et de représentants de
compagnies étrangères. Ainsi, en accédant au marché interne européen, jusqu'ici
proclamé «chasse gardée» de certaines multinationales, Sonatrach semble opter
pour une toute autre vision du développement qui consiste à ne plus vendre le
produit brut, mais également à prendre part au marché très juteux de la
distribution notamment du gaz naturel, en attendant d'autres produits.
Le ministre de l'Energie a par
ailleurs affiché un «optimisme mesuré» quant à la stabilisation des prix du
pétrole brut pour cette année 2007, en écartant toutefois une chute
significative des cours durant cette période, sauf bien évidemment devant une
«crise majeure» qui viendrait fausser tous les calculs. Chakib Khelil, qui
rappelle la croissance continue des prix du pétrole ces cinq dernières années,
a indiqué que cela n'a nullement affecté la croissance ni provoqué une
«récession mondiale», comme cela était appréhendé par certains analystes.
Même la décision de l'OPEP de
réduire de un million de barils/jour la production n'a pas influé sur les prix,
a déclaré le ministre, qui explique que la décision de l'Organisation des pays
exportateurs de pétrole vise à constituer une capacité de production pour faire
face à une éventuelle hausse des prix.
«L'approvisionnement régulier de
l'économie mondiale à des prix justes», voilà en quelques mots l'objectif
principal de l'OPEP, souligne le ministre, qui déclare ne pas comprendre la
«perception négative» de certains pays sur leur interdépendance énergétique.
Cette peur est infondée, explique le ministre, qui précise que l'Algérie a
toujours respecté ses engagements en assurant, dans les pires moments de son
existence, l'approvisionnement du continent européen, notamment en gaz naturel.
Chakib Khelil souligne, à l'adresse des importateurs de gaz algérien, que les
implications de cette interdépendance peuvent au contraire constituer une sorte
de base pour la consolidation des relations de coopération entre les parties
concernées, puisque cette interdépendance concerne en définitive aussi bien les
pays exportateurs que les pays importateurs.
Concernant le «cartel du gaz» qui
fait grincer des dents les Européens, le ministre, sans écarter tout à fait
cette probabilité, a déclaré à ce sujet «qu'il y aura un marché mondial du gaz
quand il y aura assez de GNL». En attendant, précise encore le ministre de
l'Energie et des Mines, les prix du pétrole resteront déterminants dans les
prix des autres produits, notamment le gaz.
Khelil table par ailleurs sur une
augmentation importante des exportations de gaz algérien vers l'Europe après la
mise en service du gazoduc Medgaz.
Les réserves de notre pays en la
matière seraient encore inestimables, d'après le ministre, qui fera savoir que
le «territoire algérien est encore inexploité». Les nouvelles technologies et
les nouveaux procédés d'exploitation, explique encore Chakib Khelil,
permettront une extraction optimum aussi bien du pétrole que du gaz. «70% de
nos extractions ont été faites grâce à la nouvelle technologie», relève encore
le ministre, qui fera également remarquer que les gisements que l'on pensait
épuiser il y a quelques années sont toujours opérationnels à la faveur de cette
technologie.
Enfin, interpellé par un chef
d'entreprise qui lui reprochait de fermer les portes du secteur de l'énergie et
des mines aux entreprises privées, Chakib Khelil répliquera en soulignant qu'il
existe aujourd'hui quelque 200 entreprises privées qui travaillent avec la
Sonatrach, tout comme son département, dit-il, a autorisé entre 700 et 800
entreprises privées à exploiter des mines à travers le pays.
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Posté Le : 24/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Z Mehdaoui
Source : www.lequotidien-oran.com