Algérie

33e congrès d'ophtalmologie à Oran : Le diabète, une des principales causes de perte de la vision


Quelque 500 participants ont pris part au 33e congrès national d'ophtalmologie, qui s'est tenu du 6 au 8 décembre à l'hôtel Le Méridien d'Oran.Les congressistes sont venus de France, de Suisse, de Tunisie, du Maroc et des quatre coins de l'Algérie pour partager leurs expériences cliniques, et passer en revue l'actualité sur le plan médico-chirurgical.
«Au programme de cette édition, qui a été délocalisée pour la première fois en dehors d'Alger, figuraient quelque 300 communications en lien avec diverses spécialités ophtalmologiques, à l'image des pathologies de la rétine, la chirurgie réfractive, l'oculoplastie, la cataracte et le glaucome», a indiqué le pr Amar Aïlem, président de la Société algérienne d'ophtalmologie (SAO), qui a organisé cet événement.
Les participants ont été unanimes à rappeler que les personnes diabétiques sont particulièrement exposées à des risques de complications oculaires qui peuvent aboutir à une diminution irréversible de la vision. Le diabète reste l'une des principales causes de perte de la vision.
Les diabétiques présentent, en effet, un risque accru de maladies touchant la vision, telles que la cataracte, le glaucome, la rétinopathie diabétique et l'?dème maculaire diabétique. Le docteur Salem Attiya est venu de Constantine pour présenter les résultats des traitements de l'?dème maculaire diabétique par la nouvelle thérapeutique dite «anti-VGEF».
Cet ?dème résulte d'un processus inflammatoire au fond de l'?il et survient lorsque les petits vaisseaux sanguins de la rétine sont abîmés. L'écoulement de liquide entre les différentes couches cellulaires induit un gonflement au centre de la rétine, aussi appelé macula, la zone d'acuité visuelle maximale de l'?il. Cela génère une vision floue et une perte d'acuité. Si d'autres complications du diabète apparaissent dans l'?il, cela peut aussi mener à la cécité.
Pénurie de médicaments
Pour parvenir à guérir d'un ?dème maculaire diabétique et/ou prévenir son aggravation, il est essentiel que le diabète soit stabilisé grâce à un bon contrôle du taux de sucre dans le sang ainsi que de la tension artérielle et du taux de cholestérol.
Si la maladie est dépistée précocement, des traitements peuvent prévenir et ralentir la progression de la perte de la vision, et même l'améliorer.
De son côté, le Dr Nemmar a relaté son expérience dans la gestion des néovaisseaux inflammatoires. Le Dr Benyamina a présenté une communication sur les récurrences hémorragiques après vitréctomie chez le diabétique. Le Dr Lehtihet a, lui, évoqué les théories pathogéniques du glaucome primitif à angle ouvert, qui représente 90 % de l'ensemble des glaucomes.
Le glaucome est une neuropathie optique entraînant une dégradation progressive des fibres nerveuses constituant le nerf optique. Cette neuropathie peut être primitive, sans cause étiologique retrouvée, ou secondaire, survenant en conséquence d'une anomalie favorisant sa survenue.
Le glaucome par fermeture de l'angle survient suite à une anomalie anatomique avec fermeture de l'angle iridocornéen. La moitié des patients ignorent qu'ils en sont atteints. Chez les plus de 60 ans, 35% présentent une forme grave, mais seulement 30% sont dépistés.
Dans un bref entretien accordé à El Watan, en marge de ce congrès, le Pr Aïlem a souligné : «L'ophtalmologie a connu un développement indéniable en Algérie, qui compte 1800 spécialistes, soit la plus forte couverture médicale en Afrique.» «Toutefois, regrette ce professeur, le secteur de la santé publique accuse une insuffisance criante en moyens techniques dans cette spécialité».
Le président de la SAO estime à «50 millions de dollars les besoins financiers en équipements du secteur public». Le président de la SAO appelle les pouvoirs publics à «se rapprocher de la société savante afin de s'enquérir des doléances des praticiens de la santé publique, qui ont plus que jamais besoin de moyens budgétaires compatibles avec les besoins».
Le Pr Aïlem a appelé à la modernisation des plateaux techniques des centres hospitalo-universitaires spécialisés. Selon lui, la majorité des plateaux techniques des hôpitaux n'ont pas été renouvelés depuis leur installation en 2006». Interrogé sur la pénurie des médicaments, il a répondu que «ces ruptures de stocks sont une réalité relative», expliquant que «les médicaments essentiels sont souvent disponibles».
«Depuis deux ans, toutes les spécialités médicamenteuses sont affectées par des pénuries cycliques. C'est le cas notamment des antiglaucomateux, des antibiotiques en collyres et des larmes artificielles», témoigne de son côté un ophtalmologue exerçant à titre privé à Alger, rencontré en marge de ce congrès.
Enfin, il est à signaler que les ophtalmologues projettent de créer une société nord-africaine d'ophtalmologie.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)