Algérie

33e ANNIVERSAIRE DU PRINTEMPS AMAZIGH Entre louvoiement du pouvoir et dévoiement de la cause



33e ANNIVERSAIRE DU PRINTEMPS AMAZIGH Entre louvoiement du pouvoir et dévoiement de la cause
Comme à son commencement premier, la traditionnelle célébration des événements du 20 Avril 1980 se déroulera, en ce 33e anniversaire, sous le signe de revendications multiples : la prise en charge de tamazight par un enseignement efficient et efficace au sein de l'école algérienne et sa promotion par voie constitutionnelle au statut de langue officielle à côté de l'arabe ainsi que le respect du pluralisme politique et des libertés en Algérie.
Une problématique clairement formulée, en ce 33e anniversaire par le RCD qui est le seul parti politique de l'opposition démocratique agréé à lancer un appel pour une marche populaire aujourd'hui, dans les deux principales villes de Kabylie. La littérature contenue dans son appel lancé à la veille de la célébration de cette date historique ressemble, à s'y méprendre, à celle contenue dans les déclarations rédigées par les animateurs du Mouvement culturel berbère d'il y a plus de trois décennies. Excepté quelques concessions contrôlées et bien ciblées de la part du pouvoir, rien ne semble avoir totalement changé, en ce 33e anniversaire du Printemps amazigh qui intervient dans un contexte politique et social chargé d'incertitudes. La revendication identitaire et tout ce qu'elle charrie comme revendications politiques reste coincée entre les louvoiements du pouvoir et le dévoiement de la cause. «Après 33 ans de lutte, d'espoir et de sacrifices, et malgré d'incontestables victoires, la manipulation continue et la revendication semble faire du surplace», disent des étudiants de l'Université de Tizi-Ouzou. «Pour preuve, disent-ils encore, la Libye, le Maroc deux pays où l'expérience de la revendication amazighe est de récente date, les autorités de ces pays ont fait des pas importants dans la reconnaissance de la dimension amazighe dans ces deux pays où la langue amazighe a acquis le statut officiel, contrairement à l'Algérie où le pouvoir reste figé à son dogme de langue unique et de pensée unique. Malgré un statut de langue nationale, tamazight est toujours marginalisée. Parent pauvre de l'éducation nationale, elle est confinée par la télévision nationale dans des émissions folkloriques pour touristes en mal d'exotisme.» Saïd Laimchi, militant de la cause amazighe et l'un des animateurs les plus en vue de l'Académie berbère (Agraw imazighène) fondée par Bessaoud Mohand Arav, commence lui aussi par lancer un appel pour l'officialisation de tamazight à côté de la langue arabe ainsi que la prise en charge totale de toutes les revendications inhérentes à la promotion de l'identité et de la langue amazighes ainsi que la réhabilitation de l'histoire de Tamazgha. Les institutions officielles mises en place pour promouvoir la culture et la civilisation amazighes ne sont pas dotées de moyens leur permettant de jouer leur rôle. Idem s'agissant aussi de la situation politique du pays. Le même louvoiement, un attentisme calculé persistent et empêchent le changement. Pour beaucoup d'acteurs politiques, il est nécessaire de se ressourcer dans les valeurs fondatrices du Printemps amazigh qui ont contribué pour beaucoup à la reconfiguration géopolitique actuelle dans l'espace nord-africaine, pour amorcer le changement. S.


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