'Boycotter la machination du 10 mai est un acte de fidélité à Avril 80 et un devoir patriotique', écrit le RCD dans une déclaration rendue publique hier. À la veille de la célébration du 32e anniversaire du Printemps amazigh, qui intervient cette année à trois semaines des élections législatives qu'il appelle à boycotter, le RCD a rendu publique une déclaration dans laquelle il s'attelle à montrer que le scrutin du 10 mai prochain est aux antipodes des valeurs qui ont fondé la 'réussite' du soulèvement populaire du Printemps 80. Et pour cause, 'Avril 80 fut une réussite parce qu'il a exprimé une demande populaire légitime, (') parce qu'il a rassemblé au-delà des sectarismes partisans (') et parce qu'il a été mené dans la loyauté et la transparence', selon le RCD, alors que, ajoute-t-il, le 'régime (') reste inflexible dans ces méthodes et ses objectifs' en recourant à 'l'arbitraire, la corruption, la désinformation et les fraudes électorales'. Ce n'est, d'ailleurs, pas par hasard si la Kabylie, qui a été de tout temps 'la matrice des luttes démocratiques', subit aujourd'hui 'un sectarisme politique, une marginalisation économique, une agression culturelle et une insécurité qui devront (') être jugés pour ce qu'ils sont : une stratégie criminelle de domestication digne des tyrannies bananières'.
Le RCD voit dans l'actuelle campagne électorale 'livrée au déshonneur et à la cupidité' une humiliation de la citoyenneté au quotidien. Et de citer quelques indicateurs de cet état de fait : 'fichier électoral vulgairement dopé, création de partis croupions pour des repris de justice, vente aux enchères des places sur les listes électorales, marchandages de quotas dignes de l'époque coloniale.'
Il y a trente-deux ans, pourtant, le Printemps amazigh a 'ébranlé le parti unique, réveillé les élites et enclenché une dynamique de luttes pacifiques qui ont marqué le pays et l'Afrique du nord', rappelle le RCD.
Avril 80 a donc 'montré la voie' et 'ses enseignements doivent être aujourd'hui encore approfondis', écrit encore le RCD, qui conclut sa déclaration par un appel aux citoyens, notamment les jeunes, à prendre part aux marches populaires du 20 avril 2012 pour en faire un moment de renaissance démocratique qui replace la revendication amazighe au c'ur des aspirations démocratiques, disqualifie le hold-up du 10 mai et rassemble toutes celles et ceux qui luttent pour vivre dans la dignité, la liberté et la justice dans leur pays.
S. C.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said Chekri
Source : www.liberte-algerie.com