L?option de la reprise des armes se renforce
L?impasse dans laquelle se sont embourbées les négociations pour une solution politique au conflit du Sahara occidental, menées sous les auspices des Nations unies à Manhasset (New York), n?a guère ébranlé la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte. Tifariti. De notre envoyé spécial Si, pour le moment, le Front Polisario préfère favoriser l?option de la démocratie et de la diplomatie, l?idée de la reprise des armes ne fait que se développer pour continuer son combat. C?est en tout cas la tendance qui se dessine dans la nouvelle ossature du Conseil national (Parlement) sahraoui. Le Parlement sahraoui a reconduit mercredi dernier à Tifariti (territoire libéré du Sahara occidental) Mahfoud Ali Beïba à la tête de l?institution législative sahraouie. Ali Beïba a été réélu à bulletins secrets, obtenant 27 voix contre 17 pour Khatri Adouh et Hamma Salama qui a obtenu 4 voix. Le Conseil national sahraoui est composé de 52 membres, dont 57,67% de jeunes, élus à la base et qui représente les quatre wilayas (El Ayoun, Smara, Aousserd et Dakhla) ainsi que les régions militaires, les organisations de masse et la société civile. Or, la jeunesse sahraouie, nous dit-on, ne jure que par la reprise des activités armées pour arracher sa liberté. Cette option risque de conforter la revendication des militaires sahraouis qui a toujours existé, mais étouffée par les politiques du Front Polisario. Les autorités sahraouies croient encore, malgré l?impasse dans laquelle s?est enlisé le processus de paix, à l?option des négociations initiées par l?ONU. Le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, ne jure d?ailleurs que par le rôle que doit jouer le Conseil de sécurité pour l?application de ses résolutions qui doivent consacrer le droit du peuple sahraoui à l?autodétermination. « On demande à l?ONU de jouer son rôle d?arbitre et être aux côtés de la légitimité », indiquera Abdelkader Taleb Omar, en marge de l?élection du président du Parlement. Ce dernier, interrogé sur le 4e round des négociations prévu pour le 16 mars prochain à New York, est plutôt indifférent. « On ne peut pas dire si nous sommes optimistes ou pessimistes, les résultats des négociations dépendent des efforts des Nations unies qui doivent jouer un rôle plus actif et ?uvrer pour l?applications des résolutions 1754 et 1783 », lancera-t-il. Tout en confirmant la détermination du peuple sahraoui à poursuivre sa lutte, Abdelkader Taleb Omar avertira toutefois que le peuple sahraoui ne comptera pas éternellement sur l?ONU pour recouvrer sa liberté. « Le Front Polisario fera un bilan après ce round et décidera des mesures qui s?imposent », soulignera ce haut responsable sahraoui. Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, qui s?exprimait durant l?investiture du nouveau Parlement sahraoui dans cette localité libérée en 1979 par les forces armées sahraouies, a rappelé pour sa part que les négociations « ne sont pas une fin en soi, mais un moyen qui doit permettre à notre peuple de jouir de son droit légitime à l?autodétermination et à l?indépendance. » M. Abdelaziz a en outre lancé un appel à la communauté internationale pour presser le gouvernement marocain à mettre un terme aux « pratiques répressives » contre les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara-occidental, au sud du Maroc et dans les universités marocaines et à ouvrir le territoire sahraoui aux observateurs et médias étrangers. Le SG du Front Polisario accuse cette fois le Maroc de vouloir transformer les territoires occupés du Sahara occidental en « une immense prison où s?exercent la répression et la torture. »
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Posté Le : 01/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Rabah Beldjenna
Source : www.elwatan.com