Les travaux du 30ème sommet arabe ont pris fin dimanche à Tunis par une Déclaration réaffirmant que la réalisation de la paix globale au Moyen-Orient reposait sur "le règlement juste et global" de la question palestinienne.
Dans la déclaration de Tunis, les dirigeants arabes ont mis l'accent sur "la poursuite de toute forme de soutien politique, moral et matériel au peuple palestinien et à ses dirigeants légitimes", soulignant "le soutien des pays arabe au peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits et la place centrale de la question palestinienne dans l'action arabe commune".
Ils ont exhorté la communauté internationale à "continuer de soutenir les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et à fournir les ressources financières nécessaires pour l'exécution de ses activités tout en continuant à fournir des services de base au profit des réfugiés palestiniens".
Les dirigeants arabes ont appelé, en outre la communauté internationale et le Conseil de sécurité à "assumer ses responsabilités pour fournir une protection adéquate au peuple palestinien en mettant fin aux agressions d'Israël et ses violations systématiques des lieux saints musulmans et chrétiens, à leur tête la mosquée El-Aqsa".
Ils ont appelé, dans ce sens, les pays du monde à "ne pas reconnaître El Qods comme capitale d'Israël conformément aux résolutions du Conseil de sécurité en la matière".
Ils ont mis l'accent, à ce propos, sur l'impératif de "mettre en ?uvre les résolutions du Conseil exécutif de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) découlant de la 200e session du 18/10/2016", appelant la communauté internationale à "assumer ses responsabilités face aux agressions d'Israël et aux mesures arbitraires qui touchent la mosquée Al Aqsa et les fidèles".
Concernant la situation en Libye, la Déclaration de Tunis a fait état du "soutien des dirigeants arabes à la feuille de route de l'envoyé spécial onusien Ghassane Salamé et à toutes les démarches visant l'exécution de ses étapes", saluant le rôle des voisins libyens (l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte) dans l'aide apportée aux parties libyennes pour surmonter leurs divergences en vue de réaliser une solution politique inclusive".
S'agissant de la crise syrienne, les dirigeants arabes ont mis l'accent sur "l'impératif de parvenir à une solution politique en Syrie basée sur le processus de Genève et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité au mieux des aspirations du peuple syrien à vivre en sécurité et en paix".
Concernant le plateau du Golan, les dirigeants ont affirmé qu'il "est une terre syrienne occupée, conformément au droit international", mettant en avant "le refus par les pays arabes des tentatives visant à imposer le fait accompli et à concrétiser la souveraineté d'Israël sur le Golan, ce qui constitue une violation flagrante des décisions internationales".
"Toute décision visant le changement du statut légal et démographique du Golan est nulle et non avenue", lit-on dans la déclaration qui a souligné "le droit de la Syrie à récupérer sa terre".
S'agissant de la situation au Yémen, les dirigeants arabes ont réitéré leur soutien "aux efforts régionaux et internationaux pour rétablir la légalité au Yémen et mettre fin à la souffrance de son peuple", soulignant l'importance de "l'engagement des milices Houthis à la trêve, au cessez-le-feu et à la mise en ?uvre de l'accord de Stockholm.
Nécessité d'introduire de "profondes réformes" à la Ligue arabe
Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a affirmé dimanche à Tunis la nécessité d'introduire de "profondes réformes" à la Ligue arabe, afin de l'adapter aux derniers développements et de trouver les solutions idoines à ses problèmes. Dans son allocution aux travaux du 30e Sommet arabe auquel il prend part en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, M. Bensalah a déclaré que "nous sommes appelés aujourd'hui, plus que jamais, à introduire des réformes profondes et urgentes à notre organisation panarabe, afin de l'adapter aux mutations en cours et trouver des solutions aux problèmes posés". Il a évoqué, dans ce sens, "l'amorce d'une nouvelle ère de défis dans un monde marqué par un rythme effréné de développement et de changements au double plan régional et international". "Nous sommes tenus, en la conjoncture actuelle, de résoudre nos problèmes nous-mêmes pour permettre à nos peuples de se mettre au diapason du développement enregistré dans les domaines scientifique, industriel et technologique, un développement qu'on ne saurait atteindre si nous demeurons prisonniers de notre crise et différends", a souligné M. Bensalah, affirmant l'importance de "demeurer confiant quant à notre capacité de résoudre nos problèmes pour éviter que la solution nous soit imposée de l'étranger". M. Bensalah a évoqué, dans ce contexte, la cause palestinienne, mettant en avant "les positions constantes de l'Algérie, convaincue que la paix ne saurait se réaliser au Moyen Orient tant que le peuple palestinien n'a pas accédé à ses droits légitimes, notamment l'établissement de son Etat indépendant avec El Qods pour capitale". Il a plaidé, à cet effet, pour "la mobilisation des efforts en soutien aux Palestiniens, en exhortant la communauté internationale à assumer pleinement ses responsabilités, en faisant pression sur la force d'occupation afin de l'amener à l'arrêt immédiat des hostilités sur le peuple palestinien et de se conformer aux principes du Droit international et aux résolutions de la légalité internationale".
Concernant la crise en Libye, M. Bensalah a exprimé "la conviction de l'Algérie quant à l'importance d'adopter une approche basée sur le principe de non-ingérence dans les affaires internes, en étant à équidistance vis-à-vis de toutes les parties libyennes".
A ce propos, il a ajouté que "l'Algérie poursuivra ses efforts visant à encourager le dialogue entre les parties libyennes sous l'égide des Nations unies afin de parvenir à une solution politique consensuelle à même de mettre fin à la crise et préserver l'unité, l'intégrité territoriale de la Libye et la cohésion de son peuple".
Il a rappelé, par la même occasion, "le soutien de l'Algérie aux efforts de l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé dans la mise en ?uvre de la feuille de route et ses efforts pour mettre fin à la crise", se félicitant de "la tenue de la Conférence nationale inclusive des parties libyennes, prévue du 14 au 16 avril à Ghadames pour convenir d'une feuille de route".
S'agissant de la situation en Syrie, M. Bensalah a appelé à "la nécessité de soutenir la dynamique positive que connait le pays actuellement visant à aboutir à une solution pacifique et négociable sous l'égide de l'ONU entre toutes les parties syriennes tout en préservant la souveraineté, le stabilité et l'unité de ce pays".
Concernant la question du Golan, M. Bensalah a affirmé que "l'Algérie refuse la résolution visant la consécration de la souveraineté d'Israël sur ce territoire syrien occupé contraire à la résolution n 497 du 1981 du Conseil de sécurité et les exigences de la légalité internationale".
Concernant la situation au Yémen, il a réitéré "le soutien de l'Algérie aux efforts consentis dans ce cadre par l'ONU pour la concrétisation de résultats auxquels avaient abouti les antagonistes yéménites dans leurs derniers pourparlers à Stockholm ainsi que la nécessité de réunir les conditions nécessaires pour la reprise de la solution politique tout en garantissant l'unité, la souveraineté, la sécurité, la stabilité du Yémen et son tissu social".
Le président du Conseil de la nation a évoqué également "les grands défis sécuritaires", auxquels fait face le Monde arabe, à savoir le fléau du terrorisme, l'extrémisme, le crime organisé transfrontalier, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et la migration clandestine, appelant au "renforcement des mécanismes de coordination entre les pays arabes et leur entourage directe ainsi que la communauté internationale pour faire face à ces fléaux, devenus une menace pour la stabilité du pays".
"L'Algérie fonde de grands espoirs sur ce Sommet pour faire avancer le processus d'action arabe commune", a ajouté M. Bensalah soulignant que '"l'Algérie ne ménagera aucun effort pour soutenir tous les efforts visant à assainir le climat dans les pays arabes, unifier les rangs arabes et renforcer les fondements du dialogue, de coordination et de concertation entre les pays arabes".
Les dirigeants arabes appellent à faire prévaloir les solutions politiques aux crises dans le Monde arabe
Les dirigeants arabes ont appelé, à l'ouverture des travaux du 30ème Sommet de la Ligue Arabe, à faire prévaloir la voie du dialogue et à surmonter les différends afin de parvenir à des solutions aux différentes crises prévalant dans la région arabe.
Les présidents et souverains arabes se sont penchés sur la cause palestinienne, la situation en Libye, en Syrie et au Yémen, en sus de la lutte contre le terrorisme, la criminalité et les questions de développement au sein de leurs sociétés.
Dans ce cadre, le Roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud a réaffirmé "le refus catégorique par son pays de toutes mesures susceptibles de porter atteinte à la souveraineté de la Syrie sur le Golan", soulignant "son soutien à une solution politique à la crise prévalant dans ce pays conformément à la légalité internationale".
Concernant la cause palestinienne, le Roi saoudien a affirmé "le souci par son pays de coopérer aux côtés des autres pays arabes concernant la cause palestinienne", rappelant que son pays "inscrit cette question à la tête de ses préoccupations pour que peuple palestinien puisse jouir de tous ses droits légitimes, dont l'établissement d'un Etat avec Al Qods pour capitale".
Pour sa part, le président tunisien Béji Caïd Essebsi qui a reçu la présidence tournante du Sommet du Roi saoudien, a évoqué la situation délicate prévalant dans la région arabe", proposant de tenir ce Sommet sous le slogan "détermination et solidarité".
Par ailleurs, le président tunisien a souligné que "Les pays arabes sont otage de situations qu'ils n'arrivent pas à régler".
Pour le président égyptien, Abdelfattah Essissi, "l'injustice à laquelle est exposé le peuple palestinien est en grande partie due au mutisme de la communauté internationale", ajoutant que "la lutte antiterroriste nécessite une mobilisation urgente pour la mise en ?uvre de l'approche inclusive prévue par les décisions y afférentes de la Ligue arabe".
Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a évoqué dans son intervention la question palestinienne, appelant à la mise en oeuvre de la solution à deux Etats pour résoudre cette question.
Concernant la crise libyenne, le SG de l'ONU a souligné la nécessité de trouver une solution politique, appelant, d'autre part à "assurer l'unité du peuple syrien et l'intégrité territoriale du pays, dont le plateau du Golan".
Les interventions des dirigeants et des présidents ont été axées sur l'impératif de trouver des solutions politiques aux questions arabes en vue d'"aller de l'avant dans la concrétisation des autres préoccupations intéressant le citoyen arabe".
La question palestinienne, première préoccupation des pays membres de la Ligue arabe
La question palestinienne est la principale question arabe et islamique et les pays membres de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) dénoncent l'occupation israélienne et ?uvrent en coopération avec les Palestiniens à y mettre fin, a souligné le Secrétaire général de l'Organisation Youssef Al-Othaimeen.
Il a estimé, dimanche, dans une allocution prononcée, à l'ouverture des travaux du 30ème sommet arabe, que "la plupart des questions arabes sont islamiques et que le rôle de l'Organisation de la Coopération islamique complète celui de la Ligue arabe dans le renforcement de la stabilité, la paix et la sécurité dans les pays arabes".
Et d'ajouter que l'Organisation "espère consolider l'unité et la force des pays arabes, au vu des liens entre Islam et arabité".
Al-Othaimeen a souligné le rôle de l'Organisation dans la recherche de solutions aux conflits qui sévissent dans plusieurs pays arabes tels que le Yémen, la Syrie et l'Irak pour restaurer la sécurité dans ces pays et préserver l'unité de leurs territoires.
Le responsable a, par ailleurs, fait remarquer que l'Organisation "dénonce toutes les formes de terrorisme et que l'islam est une religion d'amour, de paix et de tolérance", considérant que le dernier attentat survenu en Nouvelle Zélande (15 mars 2019) a prouvé que le terrorisme n'a pas de religion.
Il a également dénoncé le discours de haine qui circule, le considérant comme une menace pour les pays arabes et islamiques, appelant à le criminaliser et à trouver des solutions vu sa propagation parmi les jeunes.
Al-Othaimeen a mis l'accent sur l'impératif d'édifier une unité arabe et islamique fondée sur le savoir et la technologie et de favoriser les initiatives émanant des jeunes et des femmes.
Créée en 1969, l'Organisation de la coopération islamique regroupe 57 pays et siège en Arabie Saoudite.
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Posté Le : 02/04/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com