Algérie

30e partie



Résumé : En ouvrant la porte pour se rendre à son travail, Farida tombe nez à nez avec le livreur de poisson qui lui remettra une commande de sa mère, mais il refuse de se faire payer. Elle se promet de passer en fin de journée à la poissonnerie pour régler la livraison.Ayant fermé son bureau et pris ses affaires, elle quittera les lieux.
Ce jour-là, et à son grand bonheur, la circulation était plutôt fluide sur l'autoroute. Elle effectuera son trajet sans encombre pour arriver une heure plus tard à son quartier. À peine descendue de son véhicule, elle se dirige d'un pas rapide vers la sortie du parking, puis traverse la rue pour se rendre à la poissonnerie du coin. Le souffle court, elle était enfin arrivée.
Des casiers vides jonchaient le sol et encombraient même le trottoir. Le jeune homme de la dernière fois terminait de laver quelques cuvettes. Il lui jette un coup d'?il curieux, puis sourit.
-Bonsoir madame. Si c'est pour le poisson que vous êtes là, je suis désolé de vous apprendre qu'il n'en reste plus.
-Eh bien, s'il n'en reste plus, tant pis.
Il se relève, les mains dégoulinantes d'eau, et s'approche d'elle.
-J'ai gardé quelques crevettes pour moi. Si vous les voulez, je...
Elle lève une main protestataire.
-Non. Gardez-les pour vous. Je voulais payer le poisson que vous nous avez envoyé ce matin.
-Le poisson de ce matin '
-Oui. Ma mère en avait commandé hier, et il nous a été livré par ce jeune garçon du quartier.
-Riad '
-Oh ! je ne connais pas son nom. Mais il a refusé de se faire payer, alors je suis passée pour régler cette livraison.
Le jeune homme la regarde en se grattant la tête.
-Moi je n'étais pas là ce matin. C'est Mehdi qui était présent.
-Eh bien, je vais tout de même vous payer. Vous direz à Mehdi que je suis passée, mais qu'il n'était pas là.
-Mais si. Il est bien là.
La voix les fera se retourner tous les deux. Ils affrontèrent le regard malicieux de l'homme qui les toisait.
-Alors, on est surpris '
-Mehdi, cette dame est là pour payer son poisson.
-Oui, je l'ai compris. Nacer, tu peux disposer, il se fait tard.
Le jeune homme remet sa casquette sur la tête, et prend son blouson et ses affaires, puis s'esquive d'un pas rapide en lançant :
-Bonne soirée.
-Bonne soirée à toi aussi.
Farida avait suivi la scène en silence. Mehdi s'approche d'elle.
-Alors, on vient payer ses dettes.
-Oui.
Elle s'empresse de prendre son porte-monnaie et en sortit quelques billets.
-Je n'ai pas pu payer ce jeune livreur que vous nous avez envoyé.
Il prétendait qu'il n'avait pas de monnaie.
Devant son regard inquisiteur, elle juge opportun de rajouter :
-Et moi aussi, je n'en avais pas.
(À SUIVRE) Y. H.


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